Si j’étais le pape, je nommerais Thomas patron des scientifiques. En effet, Thomas n’était pas crédule. Il avait même un sain scepticisme (à mon avis un don de Dieu au même titre que la foi). Il attendait de voir la preuve avant de se prononcer. Bravo Thomas!
Trois points à noter pour leur absence de ce passage de l’Évangile. Jamais Thomas ne considère la résurrection comme “fake news”. Lorsqu’il voit Jésus, Thomas ne se fait pas de reproche. Jésus non plus ne lui fait pas de reproche. Donc les doutes de Thomas ne causent de problèmes à personne.
En disant “bienheureux ceux qui n’auront pas vu et qui auront cru” Jésus s’adresse aux générations à venir, au gens qui auront lu son Évangile. Il leur demande de se baser sur ce qu’il a fait et sur ce qu’il a dit durant sa vie (les "signes" auxquels fait allusion l'évangéliste) pour accepter la vraisemblance de ce qu’il a prédit, en l’occurence qu’Il est vivant parmi nous. Le reste vient de façon naturelle.
Aujourd'hui, avec les développements ahurissants de la science et des diverses technologies, un certain mouvement rationaliste dominant prétend que l'on ne peut admettre l'existence d'une chose sans avoir la CERTITUDE de son existence.....C'est ainsi que Youri Gagarine a pu affirmer, au sortir de sa capsule Vostok-1 "qu'il n'avait pas vu Dieu", laissant entendre que Dieu n'existait donc pas vraiment!
Je participe une fois par mois à un déjeuner d'amis, nous sommes une quinzaine d'hommes dont certains sont des hommes de science. L'argument de l'existence de Dieu revient régulièrement sur la table, c'est le cas de le dire, à l'effet qu'on ne peut prouver avec CERTITUDE son existence! Comte Sponville a déjà dit à ce sujet qu'un athée qui SAIT que Dieu n'existe pas est un "imbécile", de même pour un croyant qui prétend savoir que Dieu existe....Toujours selon Comte Sponvile, il serait beaucoup plus vrai et sage de dire: je CROIS que Dieu existe pour un croyant, je crois que Dieu n'existe pas pour un athée.
Croire devant l'inévidence, c'est faire CONFIANCE en la personne qui nous transmet le message, qui pilotte bien l'avion, qui nous livre les aliments que nous allons déguster pour notre santé. Sans la confiance, rien ne peut bouger....Il en va donc ainsi au niveau de notre foi en la résurrection du Christ-Jésus. "Si le Christ n'est pas ressucité, vaine est notre foi" s'écriait St-Paul. L'invisible Ressuscité habite en chacun de nos êtres, non comme une idée abstraite mais comme une présence infinie d'amour et de miséricorde. "Bienheureux celui qui croit sans avoir vu", telle est la promesse de Celui qui est Voie, Vérité et Vie. Moi j'y crois!
Es-tu convaincu, ô mon cœur, qu'il est plus désirable de croire sans avoir vu?… Tu hésites?
Savais-tu que tu n'as pas été construit pour le raisonnable, le partiel et les évidences claires… Tu en doutes?
As-tu oublié, ô mon cœur, la leçon de la rencontre amoureuse, la plongée les yeux fermés dans l'état béatifiant de l'amour pourtant sans évidence, sans garantie, sans preuve de vérité?
Te souviens-tu, ô mon cœur, de ce qui naissait alors en toi : émerveillement, abandon, confiance,engagement,bonheur éperdu… tout ce qui faisait de toi un Vivant. Le seul climat qui te convienne, ô mon cœur : le Mystère, l'émerveillement et la beauté.
Garde ton feu : un cœur qui brûle ne connait pas le doute…
Mais ne le dis pas à l'arrogante et froide Raison : elle ne te croirait pas!
Comment croire sans avoir vu ?
Pour ma part, je serais plutôt porté à poser la question inverse : comment peut-on prétendre croire en quelque chose que l’on a vu ou que l’on sait déjà?
Si je disais que je crois très sincèrement que l’humanité fait présentement face à une véritable pandémie, vous trouveriez cela pour le moins insolite.
De même, si, au moment où je m’apprête à ouvrir toute grande ma main dans laquelle je tiens un caillou, je disais que je crois fermement que ce caillou se dirigera droit vers le sol et que j’ai pleinement confiance que c’est bien ce qui va se passer, vous vous inquiéteriez avec raison de mon état mental.
Il n’y a aucun sens à dire que l’on croit en quelque chose que l’on connaît déjà, que ce soit pour l’avoir vu ou pour quelque autre raison.
Inversement, si, à un ami gravement malade à qui ses médecins concèdent peu de chances de rétablissement, je disais « moi je sais que tu vas guérir; oublie tes pensées funèbres et pense plutôt aux pays que tu pourras visiter et à la rédaction de ton prochain livre, car je te l’assure, je sais que tu seras bientôt en pleine forme », ces propos vous paraîtraient bien incongrus, en dépit du réconfort apporté peut-être par une confiance aussi enthousiaste.
En effet, si on a confiance que quelque chose se produira, si on y croit fût-ce intensément, on ne peut prétendre savoir que cela se produira vraiment.
Car la foi, qui est un état de confiance, est tout autre chose; comme le dit Jésus « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».
Cette foi peut toutefois être guidée par diverses incitations à croire. Il ne s’agit pas de croire parce que d’autres nous disent « avoir vu ». À cet égard, Thomas, qui n’est pas de ceux qui sont spontanément portés à croire sans avoir vu, n’a peut-être pas si tort.
Quoi qu’il en soit, il me semble normal de se demander s’il est au moins possible qu’existe un monde totalement indépendant du monde matériel, lequel est pourtant le seul dont on peut espérer connaître les secrets. Si l’on estime que l’existence d’un tel autre monde est strictement impossible, on ne peut que se dire incroyant ou athée.
Si, au contraire, on reconnaît que cela est tout à fait possible, on n’est évidemment pas croyant pour autant, car on ne sait toujours pas ce qu’il en est réellement de cet autre monde. Toutefois, on peut être convaincu que c’est là une question d’une importance primordiale pour nous, une question qu’on ne peut repousser du revers de la main et à propos de laquelle on ne peut refuser de s’engager en quelque façon; alors s’ouvre un espace pour la foi.
Aucune preuve, aucun savoir. Mais on peut être attiré par les valeurs spirituelles et choisir de se laisser guider, dans ce que la vie compte de plus essentiel, par une forme particulière, éventuellement religieuse, de spiritualité.
On peut être séduit par le message de l’Évangile et par cette idée d’amour universel que Jésus a proclamée avec tant d’éloquence.
On peut être inspiré par un idéal de sainteté, si inaccessible qu’il soit, dont d’admirables exemples, si minoritaires qu’ils soient, nous sont offerts par les religions.
On peut aussi se convaincre que notre vie doit bien avoir un sens et trouver dans les perspectives ouvertes par ces religions, et dans le christianisme en particulier, ce qui lui confère vraiment ce sens, et même sentir naître en soi quelque chose qui, sur ce point, se rapproche d’une conviction.
Bref, on peut mettre sa confiance dans une telle perspective... tout comme tant d’autres se montrent tout aussi confiants de ne pas se tromper en assurant que l’existence d’un autre monde, dont tout cela relèverait, est littéralement impossible.
On peut même être convaincu de l’importance de raffermir dans une communauté de croyants cette confiance, cette foi, qui forcément est toujours menacée.
Oui, il me semble tout à fait possible de croire, et même tout à fait normal de « croire sans avoir vu ».
En cherchant un vieux papier à utiliser pour écrire ma réponse à "Comment croire sans avoir vu ?" je lis au verso du papier ce que j'avais écrit : "Déceler l'invisible dans le visible". Quelle coïncidence ! Voilà les mots de ma réponse. Cependant je préfère au mot croire, faire confiance. Le croire part de la tête et faire confiance part du cœur. C'est partant du cœur que l'invisible s'ouvre au visible. C'est en portant dans leur cœur ce que Jésus a dit, a fait que les apôtres découvrent Jésus le Vivant Fils de Dieu. Ils ont senti par le Souffle intérieur l'appel à faire découvrir ce Jésus et vivre de sa Vie. Animé par l'invisible un vivre dans le visible.
Dans la première partie du récit Jésus étant avec les apôtres montre ses mains et son côté et avec Thomas à sa demande Jésus fait mettre les mains dans les plaies et Il dit "heureux ceux qui croient sans avoir vu." Les apôtres ont vu aussi mais pas à leur demande. Bizarre.
C'est libérateur de savoir que la foi n'a rien à voir avec la logique.
Elle se situe ailleurs, elle est d'un autre ordre.
Mais parfois le naturel revient au galop avec son 2+2= 4 et menace de pulvériser le tout petit grain de moutarde qu'est notre foi.
Cela s'appelle le doute et celui de Thomas a quelque chose de réconfortant.
Lorsque, petite fille, je me décourageais en disant : ''Je n'y arriverai jamais!',
on me disait : ''Ne dis pas cela, dis j'essaie''
L'abbé Pierre a fait inscrire sur sa tombe :''Il a essayé d'aimer''
Pour ma part je dirais ''Elle a essayé de croire''.
Essayer de croire, c'est se donner une chance de faire confiance à Dieu.
Le prophète Malachie écrit (ch 3 ;10) :
''Mettez moi à l'épreuve, dit l'Éternel des armées, et vous verrez si je n'ouvre pas pour vous les écluses des cieux…''
Donc, comme la petite fille que j'étais, j'essaie.
Un moment de silence dans l'ouverture, une phrase de prière dans l'inquiétude,
lâcher prise et s'en remettre à Dieu devant une souffrance qui vous dépasse…
Oui, on peut faire l'expérience de la présence de Jésus sans l'avoir de nos yeux vu et notre foi naissante va s'appuyer sur ce vécu.
L'histoire se termine par un encouragement…
Cela fait du bien par les temps qui courent, n'est-ce pas?
(Rm 10, 18) « Ainsi la foi vient de ce que l’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole du Christ ».
Heureux Thomas qui a posé sa main sur les blessures du Christ, et nous prête ses yeux pour que nous ne doutions plus.
Témoin vivant, Thomas nous fait signe, il nous prend par la main pour dire avec nous :
« Mon Seigneur et Mon Dieu! ».
Bienheureux Thomas par l’intermédiaire duquel le Christ s’adresse à chacun de nous.
Pour moi, la foi se transporte à travers le langage, et se transmet par la parole.
Entendre, comprendre, et, savoir écouter.
Écouter avec son cœur et accepter de se laisser transformer.
Je laisse les paroles se déployer en moi, confiance…
Chaque écoute est un don de soi : j’entends, je ferme les yeux, j’écoute.
Au fond de mon oreille, l’oreille du cœur, un lien d’attachement, et d’amour par où le Seigneur me regarde.
Au fond de mon oreille, j’ai gardé les paroles d’Yvon Gélinas, elles forment une musique belle, douce, profonde. Lenteur du message, mots simples faciles à comprendre, justes, évidents. Une parole vivante.
Ce qui nous a frappé le plus dans les lectures de ce matin, ce fut un passage des Actes des Apôtres. On y parle du début du "mouvement Jésus"… sans qu'Il soit parmi eux. Nous nous sentons un peu pareils alors que nous sommes seuls à la maison. Comme eux, nous nous sentons dépourvus, isolés, abandonnés, inquiets. Comme eux, nous nous souvenons de ce qu'Il nous a dit la veille de sa Passion, alors que nous étions encore réunis avec Lui autour de la table : "…faîtes ceci en mémoire de moi"
Puisque notre baptême nous a fait prêtre de Jésus Christ (aussi prophète et roi) dans les Actes ce matin Luc, par deux fois, nous confirme dans notre décision de "VRAIMENT" faire comme Jésus nous l'a enseigné et de bénir ce pain et ce vin qui concrétisent Sa Présence afin de ne jamais oublier qu'Il est là, bien présent, qu'Il nous habite et nous accompagne à chaque instant de notre vie.
Croire sans voir. Les aveugles peuvent nous y aider. Leur cécité les a forcés à approfondir les invisibles de la vie en développant d’autres sens. Expériences de l’invisible qui, pour nous, supposés voyants, revient quand même chaque nuit, sous des formes très variées, de gré ou de force. Chaque nuit ouvre un fond de vie invisible le jour. Un fond nocturne à vivre, avec ou sans étoile, infini, inconnu, inouï. Ce fond nous fond ou nous fonde. Approfondir ces tréfonds est une question de vie ou de mort qui dépasse notre vision diurne. Elle en appelle d’autres. Pour croître, il faut croire sans voir. Pas facile. « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux » répéta le petit prince afin de se souvenir. (Saint-Exupéry). « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jean, 20, 29)
Un jour, une amie me demande :
Tu n’as jamais douté ?
Non !
C’est bien ce que je pensais !
Manifestement, elle estimait que je faisais partie de ces catholiques romains et forcément niaiseux qui appliquent sans réfléchir le contenu d’un petit catéchisme un peu nébuleux dont personne ne se souvient vraiment, sauf pour retenir – c’est la même amie qui me l’avait affirmé – que « tout ce qui est l’fun est défendu ».
À quoi bon la détromper avec des paroles ? En fait, bien sûr que j’ai douté. Souvent. Mais jamais très longtemps car l’exemple de ma mère, priant tous les soirs à haute voix pendant cinq ans (1940-1945) pour demander, entre autres, que mon père revienne de captivité en Allemagne, a inscrit dans mon cœur une empreinte de foi qui s’avère, 80 ans plus tard, toujours vivante.
Comment ne pas voir si on croit ?
La vie ne renaît-elle pas à chaque jour, chaque saison ?
Ne puis-je pas prendre le téléphone quand je me sens seule ?
– Et si je souffre, Jésus n’a-t-il pas souffert avant moi ? N’est-il pas avec moi, dans ma souffrance ?
Et quand je me crois seul – Dieu ne m’aime-t-il pas ? Ne m’aime-t-il pas comme je suis, avec mes imperfections, mes lacunes, mes forces et mes efforts ?
Toute beauté, toute présence, tout oiseau qui chante, ne me parlent-ils pas de lui – si je crois ?
Comment croire sans pouvoir le prouver?
On croit souvent qu'en mathématiques tout est clair et que chacun peut se convaincre en regardant la démonstration de la preuve d'un théorème.
Or, il n'en est rien.
Voici un exemple intéressant : celui de la démonstration du dernier théorème de Fermat obtenue par le mathématicien britannique Andrew Wiles.
Il y a 350 ans, Fermat avait prétendu avoir démontré son théorème : il avait écrit dans une note marginale d'un livre de Diophante qu'il n'y avait pas assez d'espace dans la marge pour en donner la démonstration.
Wiles après huit ans de travaux acharnés, dont sept dans le secret le plus total, présente en 1995 une démonstration fort complexe. Elle a été vérifiée par quelques spécialistes de ce domaine des mathématiques.
Par contre, un très petit nombre de mathématiciens (pas moi) peuvent maintenant prétendre avoir compris cette démonstration. Mais pratiquement tous les mathématiciens (dont moi, bien sûr) croient que la démonstration est bonne.
Alors il faut bien dire ici croire sans avoir vu, ou sans pouvoir voir comment ça marche.
Dans la littérature, il est amusant de voir des allusions assez nombreuses à ce théorème, souvent même avant le travail de Wiles. Par exemple, Lisbeth Salender en trouve une démonstration simple (ouf!) dans « La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette ».
Pourquoi s'étonner que Thomas n'ait pas cru tout de suite à la résurrection du Christ quand maintenant on doive accepter la démonstration d'un vieux théorème sans pouvoir la comprendre?