D'un retraité de 80 ans :
Je suis toujours sur la route… à chaque pas je découvre un nouveau sens, une nouvelle raison de croire… et je ne me précipite pas vers Emmaüs… je souhaite seulement arriver à bon port, gonflé à bloc…
Mon expérience de vie me permet de rationaliser que devant l'infini grand et l'infini petit je suis en devenir, à Son image, tout en étant incomplet. Mon espérance : m'unifier à un TOUT.
Un lecteur de Lonergan, de La Trinité.
Le récit des disciples d’Emmaüs fut l’expérience du ressuscité avec deux filles de 10 ans que j’accompagnais pour leur communion et j’en suis encore imprégnée.
Le lieu où on se rencontrait était idéal pour jouer certains récits comme celui des disciples d’Emmaüs et le moment était après Pâques tout désigné pour entrer dans le récit.
Dans un local, j’avais dressé la table du repas de Jésus, son dernier repas : du pain, du jus de raisin pour le vin, atmosphère tamisée, chacune une petite bougie allumée et la bible ouverte à ce que raconte Luc.
Je raconte les préparatifs pour le repas et comment les disciples y participaient et ce que Jésus leur disait sur ce qui est sur point d’arriver et au moment de partager le pain (ce que je fis) Jésus prit le pain, après rendit grâce puis rompit le pain en leur disant : « Ceci est mon corps donné pour vous faites-ci en mémoire de moi » et nous mangeons le pain rompu et buvons le vin.
Et puis il fallait partir… on se lève de table et marchons dans les corridors en racontant lentement, en s’arrêtant dans le « jardin » puis en racontant la trahison de Judas, la peur des apôtres, la condamnation et sa mort sans la présence des disciples. Un homme bon et juste a déposé son corps dans un tombeau. Les disciples ont entendu que les femmes allant au tombeau ne l’ont pas vu et elles disent qu’il est vivant. Ah tout de même quelle histoire! Les deux disciples décident de retourner dans leur ville à Emmaüs, devant la mort plus rien et pourtant il était fort ce Jésus. Et quelle histoire, on croyait en Lui, on croyait qu’il nous sauverait. Quelle fin!
Reprenons notre travail… quand tout à coup un Inconnu s’avance et leur demande de quoi ils parlent. « Tu es bien le seul qui ignore ce qui vient d’arriver » (on dirait la même chose par ce temps de covid 19) et on marche dans le corridor je leur raconte ce que cet Inconnu leur fait comprendre qui était Jésus. Arrivées devant un autre local on s’arrête pour y entrer mais l’Inconnu s’éloigne alors je l’invite fortement à rester avec nous. Je leur fais répéter « Reste avec nous ». On entre dans la pièce et le décor est exactement la table du dernier repas qui était reproduite : pain, vin, lumière tamisée et une bougie plus grande pas allumée et la bible ouverte à ce récit. Je raconte que l’inconnu prend le pain le bénit puis rompt le pain et leur donne puis il disparait.
Un choc, il n’est plus où est-il? L’intensité de ce moment m’a enlevé toute parole. Je garde silence et puis une fille dit « ils l’avaient dans leur cœur. » Alors j’allume la bougie et après un long silence et on a partagé le pain, bu le vin et partagé comment cet Inconnu nous habite.
Les disciples ne pouvant garder cette imprégnation de Jésus dans leur cœur se précipitent pour aller raconter aux autres disciples que Jésus est le VIVANT dans nos cœurs. Les filles aussi ont raconté à plusieurs ce qu’elles avaient vécu, les parents m’en ont informée.
Ce fut leur première communion en absence de l’assemblée communautaire, ce fut une communion virtuelle très intense.
Joyeuses Pâques que le Vivant habite nos cœurs en cette période de combat humanitaire.
Christ est ressuscité, Christ est vivant, Christ est là.
Je ne suis pas toujours attentive à sa présence.
Pour mieux entendre ce qu’il me dit, il faudrait que je prenne le temps de m’arrêter et de me reposer auprès de Lui, puisqu’il marche avec moi.
Reconnaitre le Christ ressuscité m’apparaît encore comme l’attitude des chrétiens ultras fervents qui ont réussi à se faire de Jésus un ami pour la vie. Les grands mystiques chrétiens entretiennent avec Lui des liens presque d’amour et je me situe certainement très loin d’eux.
Cependant, en me donnant le temps par les jours qui courent de réfléchir, de garder le silence, de prier (peu et assez mal), je sens nettement que je suis en mesure de mieux le reconnaître. Il n’y a plus d’églises ouvertes, S-Albert est inaccessible, les célébrations pascales se font très discrètes et à huis clos
Je me retrouve donc seul avec Claire, momentanément détaché de notre communauté. Et c’est peut-être pour cette raison que je Le ressens le plus à travers ceux et celles avec lesquelles je me suis bien, ceux et celles qui font nos courses en particulier. Je ne crois pas me tromper en reconnaissant le Christ en eux et également en ceux et celles qui en arrachent terriblement depuis un mois.
Je ne crois pas tellement en un Christ bien chez lui dans ses sanctuaires mais je le sens beaucoup plus proche lorsqu’il m’offre toutes les merveilles de sa création, comme un récent vol d’outardes, un écureuil qui passe devant moi sur les fils téléphoniques, un passant dans la rue qui m’aide à me relever. De tout ce qu’il y a de bon et de beau, le Christ s’en réjouit avec moi comme je le sens pleurer quand j’ai mal.
Ce confinement me donnera peut-être un nouvel élan pour continuer à redécouvrir Jésus, même quand je ne suis plus stimulé par notre communauté chantante et priante.
Comme les disciples d’Émmaüs, nous cheminons et échangeons, avec nos compagnons de route, des commentaires sur les événements courants. Et de temps en temps, il arrive, qu’une parole ou un geste anodin nous rejoigne profondément, nous fasse oublier tout le reste et nous force à reconnaître qu’à travers ce compagnon de route, c’est Jésus qui nous a parlé, qui nous a guidé vers une solution, qui nous a encouragé dans un moment difficile, nous a montré quelqu’un que nous seuls pouvons aider, et pour lequel nous sommes sans doute la réponse à une prière. Jésus est discret dans ses interventions. Et c’est pourquoi il est important d’être à l’écoute et de le reconnaître.
Joyeuses Pâques et bon confinement
Reconnaître le Christ ressuscité sur ma route? Je trouve la question fort embarrassante… Car pour moi, le Christ ressuscité est une entité abstraite. Je préfère me référer au Jésus vivant et marchant sur les routes de la Palestine, ce Jésus qui est un modèle et un guide à suivre. Et c’est son Esprit qui me parle le plus. Mais je ne suis pas toujours sûre de le reconnaître ou de le rencontrer…
Reconnaître le Christ ressuscité
Solitude, l’enfance de la foi, je suis restée dans la foi de mon enfance.
Il y avait « quelqu’un à côté de moi, au dessus de moi ».
Dans le silence, ou dans le bruit, il y a une Présence.
Injonction forte lors d’un rêve qui me force à réfléchir…
Réponse immédiate à une demande intérieure authentique…
Rencontre imprévue qui me soigne…
Besoin extrême d’un changement qui se réalise???
Impression qu’Il fait route avec moi, d’autres fois qu’Il me montre le chemin.
Toutes les églises du monde sont pleines de nos prières, de nos pensées, il n’y a pas de frontière, l’amour du Christ se pose sur chacun de nous, l’Esprit Saint voyage en liberté.
Nos prières se rejoignent et s’amplifient vers une nouvelle dynamique, pour une fête de Pâques autrement plus intime et intense.
SAVOIR RECONNAÎTRE LE CHRIST RESSUSCITÉ LORSQU'iL ME PARLE SUR LA ROUTE
C'est d'abord sa Présence que j'essaie de reconnaître. Sa Présence comme en ces temps difficiles de confinement et d' inquiétude.
Les disciples d'Emmaüs dans leur déceptionet leur découragement sont réanimés par l'Inconnu, ainsi le Christ ressuscité m'est Présent et je Le reconnais dans ma foi.
Ce matin de Pâques, à Sa Lumière nous sommes réanimés par delà toutes nos incertitudes et Sa Présence ne nous quittera pas.
J'ai longtemps porté cette question. Et voici ce qui est monté ce matin (de Pâques).
D'abord, le fait : Jésus ressuscité ? Je n'étais pas là. Mais une chose est sûre: les apôtres étaient terrorisés et voilà qu'ils ont vécu quelque chose d'assez fort qui les a remis en contact avec Jésus, qui les a remis debout, a réveillé leur foi et leur confiance, tellement qu'ils se sont remis en marche pour porter à leur tour le message de Jésus.
Jésus ressuscité dans ma vie aujourd'hui ? Oui je suis témoin et reconnaissante de tant de petites résurrections dans ma vie et dans celles et ceux que je côtoie. Mais en même temps, tellement, tellement de souffrances et de mal dont nous sommes témoins chez nos proches et chez tant de nos frères et sœurs partout dans le monde.
Jésus est ressuscité !!… Cette joie débordante, je ne peux pas y entrer tout à fait, et la culpabilité de ne pas en faire assez n'est pas bonne non plus : elle écrase, accable, paralyse… mais je sais aussi que chaque petit geste que je peux poser-ne serait-ce que confier ce monde dans la prière, garde une petite lumière allumée au cœur du monde- et je prie pour que moi aussi je continue à croire la promesse : que Dieu, que Jésus est avec nous… mais je n'y arrive pas toujours.