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Communauté chrétienne
Saint-Albert-Le-Grand à Montréal |
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Vendredi Saint
14 avril 2006
Co-présidents : Marie-Lise Lapierre et
Joseph-Arthur Bergeron
Violoncelle : Anne Wagnière
Le lieu de la célébration se résume à un grand
espace vide. L’autel est déplacé. À sa place, il
y a un socle pour recevoir la croix. La croix sera apportée par ???(à préciser)
qui viendront du cœur de l’église, derrière le maître
autel. L’assemblée est assise durant la prière d’ouverture
et la pièce de violoncelle. On l’invitera à se lever pour
le début de la lecture de l’évangile.
1. Violoncelle — Anne Wagnière (15 min
débutant
exactement à 15h00)
2. Lecture à deux voix de la passion selon Marc(14,
1–15,41)
Lectrice : Danielle Gosselin; lecteur : Germain
Derome
Lecteur — Le complot, le récit de l’Institution
La fête de la Pâque et des pains sans levain
allait avoir lieu dans deux jours. Les chefs des prêtres et les scribes
cherchaient le moyen d'arrêter Jésus par ruse, pour le faire
mourir. Car
ils se disaient : « Pas en pleine fête, pour éviter une émeute
dans le peuple. »
Jésus se trouvait à Béthanie, chez
Simon le lépreux.
Pendant qu'il était à table, une femme entra, avec un flacon
d'albâtre contenant un parfum très pur et de grande valeur.
Brisant le flacon, elle le lui versa sur la tête. Or, quelques-uns
s'indignaient : « A quoi bon gaspiller ce parfum? On
aurait pu le vendre pour plus de trois cents pièces d'argent et en
faire don aux pauvres. » Et
ils la critiquaient. Mais Jésus leur dit : « Laissez-la!
Pourquoi la tourmenter? C'est une action charitable qu'elle a faite envers
moi. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, et, quand vous
voudrez, vous pourrez les secourir; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours.
Elle a fait tout ce qu'elle pouvait faire. D'avance elle a parfumé mon
corps pour mon ensevelissement. Amen, je vous le dis : Partout où la
Bonne Nouvelle sera proclamée dans le monde entier, on racontera,
en souvenir d'elle, ce qu'elle vient de faire. »
Judas Iscariote, l'un des Douze, alla trouver les
chefs des prêtres
pour leur livrer Jésus. À cette nouvelle, ils se réjouirent
et promirent de lui donner de l'argent. Dès lors Judas cherchait une
occasion favorable pour le livrer.
Le premier jour de la fête des pains sans levain,
où l'on immolait
l'agneau pascal, les disciples de Jésus lui disent : « Où veux-tu
que nous allions faire les préparatifs pour ton repas pascal? » Il
envoie deux disciples : « Allez à la ville; vous y
rencontrerez un homme portant une cruche d'eau. Suivez-le. Et là où il
entrera, dites au propriétaire : 'Le maître te fait dire :
Où est
la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples?' Il
vous montrera, à l'étage, une grande pièce toute prête
pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs. » Les
disciples partirent, allèrent en ville; tout se passa comme Jésus
le leur avait dit; et ils préparèrent la Pâque.
Le soir venu, Jésus arrive avec les Douze. Pendant
qu'ils étaient à table
et mangeaient, Jésus leur déclara : « Amen,
je vous le dis : l'un de vous, qui mange avec moi, va me livrer. » Ils
devinrent tout tristes, et ils lui demandaient l'un après l'autre : « Serait-ce
moi? » Il leur répondit : « C'est
l'un des Douze, qui se sert au même plat que moi. Le Fils de l'homme
s'en va, comme il est écrit à son sujet; mais malheureux celui
qui le livre! Il vaudrait mieux pour lui qu'il ne soit pas né. »
Pendant le repas, Jésus prit du pain, prononça
la bénédiction,
le rompit, et le leur donna, en disant : « Prenez, ceci est
mon corps. » Puis,
prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna, et ils en burent
tous. Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang
de l'Alliance, répandu pour la multitude. Amen, je vous le dis : je
ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu'à ce jour où je
boirai un vin nouveau dans le royaume de Dieu. »
Pause: musique et silence
Lectrice — L’attente et l’angoisse
Après avoir chanté les psaumes, ils partirent
pour le mont des Oliviers. Jésus leur dit : « Vous
allez tous être
exposés à tomber, car il est écrit : Je frapperai
le berger, et les brebis seront dispersées. Mais, après
que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. » Pierre
lui dit alors : « Même si tous viennent à tomber,
moi, je ne tomberai pas. » Jésus lui répond : « Amen,
je te le dis : toi, aujourd'hui, cette nuit même, avant que le
coq chante deux fois, tu m'auras renié trois fois. » Mais
lui reprenait de plus belle : « Même si je dois mourir avec toi,
je ne te renierai pas. » Et tous disaient de même.
Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani.
Jésus
dit à ses disciples : « Restez ici; moi, je vais prier. » Puis
il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir
frayeur et angoisse. Il leur dit : « Mon âme est triste à mourir.
Demeurez ici et veillez. » S'écartant un peu, il tombait à terre
et priait pour que, s'il était possible, cette heure s'éloigne
de lui. Il disait : « Abba… Père, tout est possible
pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que je
veux, mais ce que tu veux! » Puis il revient et trouve les disciples
endormis. Il dit à Pierre : « Simon, tu dors! Tu n'as
pas eu la force de veiller une heure? Veillez et priez pour ne pas
entrer en tentation : l'esprit est ardent, mais la chair est faible. » Il
retourna prier, en répétant les mêmes paroles. Quand
il revint près des disciples, il les trouva endormis, car leurs yeux étaient
alourdis. Et ils ne savaient que lui dire. Une troisième fois,
il revient et leur dit : « Désormais vous pouvez dormir
et vous reposer. C'est fait; l'heure est venue : voici que le Fils de
l'homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous! Allons!
Le voici tout proche, celui qui me livre. »
Chant
Lecteur — L’arrestation de Jésus
Jésus parlait encore quand Judas, l'un des
Douze, arriva avec une bande armée d'épées et de bâtons,
envoyée
par les chefs des prêtres, les scribes et les anciens. Or, le
traître
leur avait donné un signe convenu : « Celui que j'embrasserai,
c'est lui : arrêtez-le, et emmenez-le sous bonne garde. » À
peine arrivé, Judas, s'approchant de Jésus, lui dit : « Rabbi! » Et
il l'embrassa. Les autres lui mirent la main dessus et
l'arrêtèrent.
Un de ceux qui étaient là tira son épée,
frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l'oreille. Alors
Jésus
leur déclara : « Suis-je donc un bandit pour que vous
soyez venus m'arrêter avec des épées et des bâtons?
Chaque jour, j'étais parmi vous dans le Temple, où j'enseignais;
et vous ne m'avez pas arrêté. Mais il faut que les Écritures
s'accomplissent. » Les disciples l'abandonnèrent et s'enfuirent
tous.
Or, un jeune homme suivait Jésus; il n'avait pour
vêtement qu'un
drap. On le saisit. Mais lui, lâchant le drap, se sauva tout
nu.
Ils emmenèrent Jésus chez le grand prêtre, et tous les
chefs des prêtres, les anciens et les scribes se rassemblent. Pierre
avait suivi Jésus de loin, jusqu'à l'intérieur du palais
du grand prêtre, et là, assis parmi les gardes, il se chauffait
près du feu.
Les chefs des prêtres et tout le grand conseil cherchaient
un témoignage
contre Jésus pour le faire condamner à mort, et ils n'en trouvaient
pas. De fait, plusieurs portaient de faux témoignages contre Jésus,
et ces témoignages ne concordaient même pas. Quelques-uns
se levaient pour porter contre lui ce faux témoignage : « Nous
l'avons entendu dire : 'Je détruirai ce temple fait de main d'homme,
et en trois jours j'en rebâtirai un autre qui ne sera pas fait de main
d'homme.' » Et même sur ce point, ils n'étaient
pas d'accord. Alors le grand prêtre se leva devant l'assemblée
et interrogea Jésus : « Tu ne réponds rien à ce
que ces gens déposent contre toi? » Mais lui gardait
le silence, et il ne répondait rien. Le grand prêtre l'interroge
de nouveau : « Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni? » Jésus
lui dit : « Je le suis, et vous verrez le Fils de l'homme
siéger à la
droite du Tout-Puissant, et venir parmi les nuées du ciel. » Alors,
le grand prêtre déchire ses vêtements et dit : « Pourquoi
nous faut-il encore des témoins? Vous avez entendu le blasphème.
Quel est votre avis? » Tous prononcèrent qu'il méritait
la mort. Quelques-uns se mirent à cracher sur lui, couvrirent
son visage d'un voile, et le rouèrent de coups, en disant : « Fais
le prophète! » Et les gardes lui donnèrent des gifles.
Comme Pierre était en bas, dans la cour, arrive
une servante du grand prêtre. Elle le voit qui se chauffe, le
dévisage et lui
dit : « Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth! » Pierre
le nia : « Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu
veux dire. » Puis
il sortit dans le vestibule. La servante, l'ayant vu, recommença à dire à ceux
qui se trouvaient là : « En voilà un qui est
des leurs! » De nouveau, Pierre le niait. Un moment après,
ceux qui étaient
là lui disaient : « Sûrement tu en es! D'ailleurs,
tu es Galiléen. » Alors il se mit à jurer en
appelant sur lui la malédiction : « Je ne connais
pas l'homme dont vous parlez. » Et
aussitôt, un coq chanta pour la seconde fois. Alors Pierre se souvint
de la parole de Jésus : « Avant que le coq chante deux fois,
tu m'auras renié trois fois. » Et il se mit à pleurer.
Chant :
Lectrice — Jésus devant Pilate
Dès le matin, les chefs des prêtres convoquèrent les anciens
et les scribes, et tout le grand conseil. Puis ils enchaînèrent
Jésus et l'emmenèrent pour le livrer à Pilate.
Celui-ci l'interrogea : « Es-tu le roi
des Juifs? » Jésus
répon : « C'est toi qui le dis. » Les
chefs des prêtres
multipliaient contre lui les accusations. Pilate lui demandait à nouveau : « Tu
ne réponds rien Vois toutes les accusations qu'ils
portent contre toi. » Mais Jésus ne répondit plus
rien, si bien que Pilate s'en étonnait.
À chaque fête de Pâque, il relâchait
un prisonnier, celui que la foule demandait. Or, il y avait en prison
un dénommé Barabbas,
arrêté avec des émeutiers pour avoir tué un homme
lors de l'émeute. La foule monta donc, et se mit à demander à Pilate
la grâce qu'il accordait d'habitude. Pilate leur répondit : « Voulez-vous
que je vous relâche le roi des Juifs? » (Il
se rendait bien compte que c'était par jalousie que les chefs des
prêtres
l'avaient livré.) Ces derniers excitèrent la foule à demander
plutôt la grâce de Barabbas. Et comme Pilate reprenait : « Que
ferai-je donc de celui que vous appelez le roi des Juifs? », ils
crièrent de nouveau : « Crucifie-le! » Pilate
leur disait : « Qu'a-t-il donc fait de mal? » Mais
ils crièrent
encore plus fort : « Crucifie-le! »
Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas, et après
avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu'il soit crucifié.
Les soldats l'emmenèrent à l'intérieur
du Prétoire,
c'est-à-dire dans le palais du gouverneur. Ils appellent toute la
garde, ils
lui mettent un manteau rouge, et lui posent sur la tête une couronne
d'épines qu'ils ont tressée. Puis ils se mirent à lui
faire des révérences : « Salut, roi des Juifs! » Ils
lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s'agenouillaient
pour lui rendre hommage.
Pause : silence et musique
L’assemblée se lève et la lecture reprend
Lecteur — Crucifixion de Jésus
Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui ôtèrent
le manteau rouge, et lui remirent ses vêtements. Et ils réquisitionnent,
pour porter la croix, un passant, Simon de Cyrène, le père
d'Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs. Et ils amènent
Jésus à l'endroit
appelé Golgotha, c'est-à-dire : Lieu-du-Crâne, ou
Calvaire. Ils
lui offraient du vin aromatisé de myrrhe; mais il n'en prit pas. Alors
ils le crucifient, puis se partagent ses vêtements, en tirant au sort
pour savoir la part de chacun. Il était neuf heures lorsqu'on
le crucifia. L'inscription indiquant le motif de sa condamnation portait
ces mots : « Le roi des Juifs ». Avec lui on crucifie deux
bandits, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche.
Pause : la Croix est déplacée dans le choeur
Les passants l'injuriaient en hochant la tête : « Hé!
toi qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi
toi-même, descends de la croix! » De même, les
chefs des prêtres se moquaient de lui avec les scribes, en disant entre
eux : « Il en a sauvé d'autres, et il ne peut pas
se sauver lui-même! Que le Messie, le roi d'Israël, descende
maintenant de la croix; alors nous verrons et nous croirons. » Même
ceux qui étaient
crucifiés avec lui l'insultaient.
Pause : la Croix est placée sur son socle
Lectrice
Quand arriva l'heure de midi, il y eut des ténèbres
sur toute la terre jusque vers trois heures. Et à trois heures,
Jésus
cria d'une voix forte : « Éloï, Éloï,
lama sabactani? », ce qui veut dire : « Mon Dieu,
mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? » Quelques-uns
de ceux qui étaient
là disaient
en l'entendant : « Voilà qu'il appelle le prophète Élie! » L'un
d'eux courut tremper une éponge dans une boisson
vinaigrée, il la mit au bout d'un roseau, et il lui donnait à boire,
en disant : « Attendez! Nous verrons bien si Élie
vient le descendre de là! » Mais Jésus, poussant
un grand cri, expira.
Ici, on fléchit le genou, longue pause. La lectrice continue :
Le rideau du Temple se déchira en deux, depuis le
haut jusqu'en bas. Le
centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment
il avait expiré, s'écria : « Vraiment, cet
homme était
le Fils de Dieu! »
Chant : Adoramus te
Vénération de la croix
Les deux co-présidents s’avancent sur l’estrade.
Les membres de l’assemblée viennent déposer une fleur
au pied de la croix ainsi que, le cas échéant, la main qui témoigne
de leur engagement de Carême.
Pendant ce temps, du lutrin, lecture du texte d'Isaïe.
Lecture d’Isaïe (Is 52,14; 53, 2-12) —Thérèse
Dufresne
Toute sa vie, et durant sa passion, Jésus a sûrement médité le
texte que nous allons lire, un texte écrit 600 ans auparavant, par Isaïe,
et qui présente le messie comme un serviteur, un homme juste mais persécuté pour
le salut de tous.
La multitude avait été consternée en le voyant,
car il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un
homme.
Devant Dieu, le serviteur a poussé comme une plante chétive,
enracinée dans une terre aride.
Il n'était ni beau ni brillant pour attirer nos regards,
son extérieur n'avait rien pour nous plaire.
Il était méprisé, abandonné de tous,
homme de douleurs, familier de la souffrance,
semblable au lépreux dont on se détourne;
et nous l'avons méprisé, compté pour rien.
Pourtant, c'étaient nos souffrances qu'il portait,
nos douleurs dont il était chargé.
Et nous, nous pensions qu'il était châtié,
frappé par Dieu, humilié.
Or, c'est à cause de nos fautes qu'il a été transpercé,
c'est par nos péchés qu'il a été broyé.
Le châtiment qui nous obtient la paix est tombé sur lui,
et c'est par ses blessures que nous sommes guéris.
Nous étions tous errants comme des brebis,
chacun suivait son propre chemin.
Mais le Seigneur a fait retomber sur lui
nos fautes à nous tous.
Maltraité, il s'humilie,
il n'ouvre pas la bouche :
comme un agneau conduit à l'abattoir,
comme une brebis muette devant les tondeurs,
il n'ouvre pas la bouche.
Arrêté, puis jugé, il a été supprimé.
Qui donc s'est soucié de son destin?
Il a été retranché de la terre des vivants,
frappé à cause des péchés de son peuple.
On l'a enterré avec les mécréants,
son tombeau est avec ceux des enrichis;
et pourtant il n'a jamais commis l'injustice,
ni proféré le mensonge.
Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur.
Mais, s'il fait de sa vie un sacrifice d'expiation,
il verra sa descendance, il prolongera ses jours :
par lui s'accomplira la volonté du Seigneur.
A cause de ses souffrances,
il verra la lumière, il sera comblé.
Parce qu'il a connu la souffrance,
le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes,
il se chargera de leurs péchés.
C'est pourquoi je lui donnerai la multitude en partage,
les puissants seront la part qu'il recevra,
car il s'est dépouillé lui-même jusqu'à la mort,
il a été compté avec les pécheurs,
alors qu'il portait le péché des multitudes
et qu'il intercédait pour les pécheurs.
Chant de méditation : Dieu caché
Bréve homélie (président)
Comme Jésus, le crucifié, nous nous trouvons, aujourd’hui,
en position de faiblesse. Les sentiments d’admiration, d’exubérance et d’allégresse
qui accompagnaient son entrée triomphale à Jérusalem, ont cédé la
place à la colère, à la tristesse, à la gêne
et au silence.
Qu’est-il advenu de la Toute-Puissance de Dieu? Qu’en est-il
de celui qui chassait les démons, guérissait les aveugles et
ressuscitait les morts? Voyez
l’état de déréliction dans lequel il se trouve. Le
supplice de la croix ne le révèle-t-il
pas plutôt dans sa Toute-Impuissance? Pouvons-nous encore oser
parler de la Toute-Puissance de Dieu sans être objets de moqueries et
de dérision comme
Jésus, ce roi des
Juifs? Mais vu avec les yeux de la foi, cette Toute-Puissance de Dieu
ne prend-t-elle
pas un autre sens? Ne serait-elle pas celle-là même qui
permet à Dieu de se donner à nous, de se faire l’un des
nôtres en assumant, de la naissance à la
mort, la nature
humaine? Quel Dieu alors plus puissant peut s’élever à ce
point en payant de sa vie
le prix d’une telle alliance avec chacun de nous?
Voir la croix, c’est aussi voir le côté sombre du monde
et s’y arrêter un instant, non
pour gémir et se plaindre, mais pour se ressaisir aussitôt, sous
le regard de Jésus, et
s’engager à suivre courageusement sa voie qui, au-delà des
apparences, nous mène à la transfiguration du corps et du sang vers la résurrection.
Chant : Ô Jesu
Grandes intentions de prières.
Entre chaque prière, on intercale un silence et un Kyrie
chanté par le chœur et repris par l’assemblée.
Président
Comme Marie et le disciple Jean, nous nous tenons debout
au pied de la croix. Nous te rappelons, Seigneur, les souffrances et les
difficultés de ce monde,
les nôtres et celles de tous nos frères et sœurs, afin
que ta force nous soutienne.
Président
Vois tous ces enfants, Seigneur, victimes de la pauvreté et
de l’ignorance,
ces filles et ces garçons abandonnés, livrés à la
prostitution et au marchandage sexuel; ces enfants soumis au travail
forcé, obligés à tuer comme des soldats, victimes d’abus
de toutes sortes; ces enfants d’ici laissés à eux-mêmes
par des parents démunis et négligés par nos institutions.
Vois tous ces enfants dont on exploite la faiblesse et viole l’innocence.
Silence, puis chant du Kyrie
Présidente
Rends-nous plus attentifs, Seigneur, aux misères
de tous ces enfants. Fais
en sorte que nous participions, là où chacun et chacune de
nous peut agir, aux efforts des parents, éducateurs et organismes
locaux et internationaux qui cherchent des solutions pouvant donner aux enfants
les conditions nécessaires à l’atteinte de leur équilibre
et de leur plein épanouissement.
Président
Vois, Seigneur, toutes ces femmes dont on bafoue les droits
les plus fondamentaux : la
sécurité et l’intégrité de leur personne,
l’accès à l’éducation, la liberté de
faire leurs choix, la juste reconnaissance de leur travail au sein de la
famille et du marché de l’emploi et la participation égale
au pouvoir dans les institutions étatiques et ecclésiales.
Silence, puis chant du Kyrie
Présidente
Aide-nous, Seigneur, à prendre conscience de tous
nos préjugés
qui empêchent de reconnaître la pleine égalité entre
les hommes et les femmes. Que dans nos familles et nos milieux de travail,
comme citoyens et citoyennes d’ici et du monde, nous nous efforcions
dans nos paroles et dans nos actes quotidiens, d’éliminer ces
préjugés, afin que les femmes soient respectées à l’égale
des hommes, qu’elles puissent prendre toute la places qui leur revient
et contribuent ainsi pleinement à rendre la société meilleure.
Président
Vois ces humains, Seigneur, qui se livrent des guerres
absurdes et interminables qui plongent des populations entières dans
la misère et le désarroi; ces
humains qui, aveuglés par l’attrait de l’argent épuisent
les ressources naturelles, saccagent la planète et réduisent
le bonheur humain à la consommation insatiable; vois ces savants
qui, par de dangereuses manipulations génétiques, rêvent
de contrôler les origines de l’homme, risquant par là de
lui faire perdre son identité et sa liberté.
Silence, puis Kyrie
Présidente
Donnes-nous le courage, Seigneur, de dénoncer par tous les moyens disponibles,
ces aberrations d’un monde en perte de valeurs. Fais-en sorte que
chaque personne ait le souci et la volonté de protéger son identité et
sa liberté. Rends-nous vigilants et intraitables contre toute
tentative de réduction de la personne au nom d’une mondialisation
et d’une unification qui ne peut que servir les intérêts
d’une minorité assoiffée de puissance.
Président
Regardes-nous, Seigneur, qui sommes constamment tentés par le replis
du chacun pour soi et de l’individualisme qui nous isolent les uns des
autres, nous rendent indifférents aux besoins des pauvres, des malades,
des itinérants, des prisonniers, des vieillards et de toutes les personnes
qui ne trouvent plus de sens à leur vie et désespèrent.
Silence, puis Kyrie
Présidente
Tu nous montres, Seigneur, l’exemple d’une
vie donnée par
amour. Fais que nos mains se joignent pour s’unir les uns aux autres,
afin de bâtir ensemble une société plus humaine qui reconnaît
la valeur de tous et chacun.
Président
Vois ton Église, Seigneur, qui a bien du mal à se
mettre à l’écoute
des croyantes et des croyants, qui a trop tendance à se réfugier
derrière le conservatisme et la Tradition au lieu de s’adapter
aux exigences de la société actuelle dans l’esprit de
l’Évangile. Vois
ces femmes et ces hommes politiques qui cherchent des solutions aux problèmes
d’un monde de plus en plus vaste et complexe où les intérêts
des plus forts menacent l’atteinte du bien commun. Vois enfin
tous ces médias qui plutôt que de dispenser une information
objective favorisant la compréhension des enjeux sociaux, se soumettent à la
dictature des cotes d’écoute, de la rentabilité et de
la facilité.
Silence, puis Kyrie
Présidente
Puissions-nous, Seigneur, nous associer aux efforts de
tous les croyants et croyantes qui s’inspirent et vivent de l’Évangile,
afin d’aider notre Église à sortir de la peur qui l’habite
en approfondissant notre foi et en en témoignant sans gène
et sans crainte autour de nous. Puissions-nous aussi, plutôt que
d’adopter une attitude cynique face à nos gouvernements, participer à la
réflexion des mouvements politiques et sociaux qui contribuent à la
construction d’une société et d’un monde où le
souci du bien commun l’emporte sur les intérêts particuliers.
Puissions-nous enfin exercer notre sens critique pour résister aux
tentatives des médias
de simplifier et d’appauvrir les contenus et de nous manipuler.
Président
Dieu, viens-nous en aide et soutiens notre courage pour que nous puissions
répondre dans la foi et l’Esprit de l’Évangile aux
exigences et aux défis de notre monde.
Lecture de la mise au tombeau(Marc 15, 42-47) -
Lectrice
Déjà le soir était venu; or, comme
c'était la
veille du sabbat, le jour où il faut tout préparer, Joseph
d'Arimathie intervint. C'était un homme influent, membre du Conseil,
et il attendait lui aussi le royaume de Dieu. Il eut le courage d'aller chez
Pilate pour demander le corps de Jésus. Pilate, s'étonnant
qu'il soit déjà mort,
fit appeler le centurion, pour savoir depuis combien de temps Jésus était
mort. Sur le rapport du centurion, il permit à Joseph de prendre le
corps. Joseph acheta donc un linceul, il descendit Jésus de la croix,
l'enveloppa dans le linceul et le déposa dans un sépulcre qui était
creusé dans le roc. Puis il roula une pierre contre l'entrée
du tombeau.
Or, Marie Madeleine et Marie, mère de José, regardaient l'endroit
où on l'avait mis.
Pause de silence (1 min.)
Les co-présidents viennent saluer profondément la croix et se
retirent en silence. À leur suite toute l’équipe de la
célébration quitte en silence.
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