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Vendredi Saint
14 avril 2006

Co-présidents : Marie-Lise Lapierre et Joseph-Arthur Bergeron

Violoncelle : Anne Wagnière

Le lieu de la célébration se résume à un grand espace vide. L’autel est déplacé. À sa place, il y a un socle pour recevoir la croix. La croix sera apportée par ???(à préciser) qui viendront du cœur de l’église, derrière le maître autel. L’assemblée est assise durant la prière d’ouverture et la pièce de violoncelle. On l’invitera à se lever pour le début de la lecture de l’évangile.

1. Violoncelle — Anne Wagnière  (15 min débutant exactement à 15h00)

2. Lecture à deux voix de la passion selon Marc(14, 1–15,41)

Lectrice : Danielle Gosselin; lecteur : Germain Derome 

 

Lecteur — Le complot, le récit de l’Institution

La fête de la Pâque et des pains sans levain allait avoir lieu dans deux jours. Les chefs des prêtres et les scribes cherchaient le moyen d'arrêter Jésus par ruse, pour le faire mourir. Car ils se disaient : « Pas en pleine fête, pour éviter une émeute dans le peuple. »

Jésus se trouvait à Béthanie, chez Simon le lépreux. Pendant qu'il était à table, une femme entra, avec un flacon d'albâtre contenant un parfum très pur et de grande valeur. Brisant le flacon, elle le lui versa sur la tête. Or, quelques-uns s'indignaient : « A quoi bon gaspiller ce parfum? On aurait pu le vendre pour plus de trois cents pièces d'argent et en faire don aux pauvres. » Et ils la critiquaient. Mais Jésus leur dit : « Laissez-la! Pourquoi la tourmenter? C'est une action charitable qu'elle a faite envers moi. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, et, quand vous voudrez, vous pourrez les secourir; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. Elle a fait tout ce qu'elle pouvait faire. D'avance elle a parfumé mon corps pour mon ensevelissement. Amen, je vous le dis : Partout où la Bonne Nouvelle sera proclamée dans le monde entier, on racontera, en souvenir d'elle, ce qu'elle vient de faire. »

 Judas Iscariote, l'un des Douze, alla trouver les chefs des prêtres pour leur livrer Jésus. À cette nouvelle, ils se réjouirent et promirent de lui donner de l'argent. Dès lors Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.

Le premier jour de la fête des pains sans levain, où l'on immolait l'agneau pascal, les disciples de Jésus lui disent : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour ton repas pascal? »  Il envoie deux disciples : « Allez à la ville; vous y rencontrerez un homme portant une cruche d'eau. Suivez-le. Et là où il entrera, dites au propriétaire : 'Le maître te fait dire : Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples?' Il vous montrera, à l'étage, une grande pièce toute prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs. » Les disciples partirent, allèrent en ville; tout se passa comme Jésus le leur avait dit; et ils préparèrent la Pâque.

Le soir venu, Jésus arrive avec les Douze. Pendant qu'ils étaient à table et mangeaient, Jésus leur déclara : « Amen, je vous le dis : l'un de vous, qui mange avec moi, va me livrer. »  Ils devinrent tout tristes, et ils lui demandaient l'un après l'autre : « Serait-ce moi? »  Il leur répondit : « C'est l'un des Douze, qui se sert au même plat que moi. Le Fils de l'homme s'en va, comme il est écrit à son sujet; mais malheureux celui qui le livre! Il vaudrait mieux pour lui qu'il ne soit pas né. »

Pendant le repas, Jésus prit du pain, prononça la bénédiction, le rompit, et le leur donna, en disant : « Prenez, ceci est mon corps. »  Puis, prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna, et ils en burent tous.  Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l'Alliance, répandu pour la multitude. Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu'à ce jour où je boirai un vin nouveau dans le royaume de Dieu. »

Pause: musique et silence

Lectrice — L’attente et l’angoisse

Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers. Jésus leur dit : « Vous allez tous être exposés à tomber, car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées. Mais, après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. » Pierre lui dit alors : « Même si tous viennent à tomber, moi, je ne tomberai pas. » Jésus lui répond : « Amen, je te le dis : toi, aujourd'hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu m'auras renié trois fois. » Mais lui reprenait de plus belle : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas. » Et tous disaient de même.

Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani. Jésus dit à ses disciples : « Restez ici; moi, je vais prier. » Puis il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir frayeur et angoisse. Il leur dit : « Mon âme est triste à mourir. Demeurez ici et veillez. » S'écartant un peu, il tombait à terre et priait pour que, s'il était possible, cette heure s'éloigne de lui. Il disait : « Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux! » Puis il revient et trouve les disciples endormis. Il dit à Pierre : « Simon, tu dors! Tu n'as pas eu la force de veiller une heure? Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation : l'esprit est ardent, mais la chair est faible. » Il retourna prier, en répétant les mêmes paroles. Quand il revint près des disciples, il les trouva endormis, car leurs yeux étaient alourdis. Et ils ne savaient que lui dire. Une troisième fois, il revient et leur dit : « Désormais vous pouvez dormir et vous reposer. C'est fait; l'heure est venue : voici que le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous! Allons! Le voici tout proche, celui qui me livre. »

Chant 

Lecteur — L’arrestation de Jésus

 Jésus parlait encore quand Judas, l'un des Douze, arriva avec une bande armée d'épées et de bâtons, envoyée par les chefs des prêtres, les scribes et les anciens. Or, le traître leur avait donné un signe convenu : « Celui que j'embrasserai, c'est lui : arrêtez-le, et emmenez-le sous bonne garde. » À peine arrivé, Judas, s'approchant de Jésus, lui dit : « Rabbi! » Et il l'embrassa. Les autres lui mirent la main dessus et l'arrêtèrent.

Un de ceux qui étaient là tira son épée, frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l'oreille. Alors Jésus leur déclara : « Suis-je donc un bandit pour que vous soyez venus m'arrêter avec des épées et des bâtons? Chaque jour, j'étais parmi vous dans le Temple, où j'enseignais; et vous ne m'avez pas arrêté. Mais il faut que les Écritures s'accomplissent. » Les disciples l'abandonnèrent et s'enfuirent tous.

Or, un jeune homme suivait Jésus; il n'avait pour vêtement qu'un drap. On le saisit. Mais lui, lâchant le drap, se sauva tout nu.

Ils emmenèrent Jésus chez le grand prêtre, et tous les chefs des prêtres, les anciens et les scribes se rassemblent. Pierre avait suivi Jésus de loin, jusqu'à l'intérieur du palais du grand prêtre, et là, assis parmi les gardes, il se chauffait près du feu.

Les chefs des prêtres et tout le grand conseil cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire condamner à mort, et ils n'en trouvaient pas. De fait, plusieurs portaient de faux témoignages contre Jésus, et ces témoignages ne concordaient même pas. Quelques-uns se levaient pour porter contre lui ce faux témoignage :  « Nous l'avons entendu dire : 'Je détruirai ce temple fait de main d'homme, et en trois jours j'en rebâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d'homme.' » Et même sur ce point, ils n'étaient pas d'accord. Alors le grand prêtre se leva devant l'assemblée et interrogea Jésus : « Tu ne réponds rien à ce que ces gens déposent contre toi? » Mais lui gardait le silence, et il ne répondait rien. Le grand prêtre l'interroge de nouveau : « Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni? » Jésus lui dit : « Je le suis, et vous verrez le Fils de l'homme siéger à la droite du Tout-Puissant, et venir parmi les nuées du ciel. » Alors, le grand prêtre déchire ses vêtements et dit : « Pourquoi nous faut-il encore des témoins? Vous avez entendu le blasphème. Quel est votre avis? » Tous prononcèrent qu'il méritait la mort. Quelques-uns se mirent à cracher sur lui, couvrirent son visage d'un voile, et le rouèrent de coups, en disant : « Fais le prophète! » Et les gardes lui donnèrent des gifles.

Comme Pierre était en bas, dans la cour, arrive une servante du grand prêtre. Elle le voit qui se chauffe, le dévisage et lui dit : « Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth! » Pierre le nia : « Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire. » Puis il sortit dans le vestibule. La servante, l'ayant vu, recommença à dire à ceux qui se trouvaient là : « En voilà un qui est des leurs! »  De nouveau, Pierre le niait. Un moment après, ceux qui étaient là lui disaient : « Sûrement tu en es! D'ailleurs, tu es Galiléen. » Alors il se mit à jurer en appelant sur lui la malédiction : « Je ne connais pas l'homme dont vous parlez. » Et aussitôt, un coq chanta pour la seconde fois. Alors Pierre se souvint de la parole de Jésus : « Avant que le coq chante deux fois, tu m'auras renié trois fois. » Et il se mit à pleurer. 

Chant :

Lectrice — Jésus devant Pilate

Dès le matin, les chefs des prêtres convoquèrent les anciens et les scribes, et tout le grand conseil. Puis ils enchaînèrent Jésus et l'emmenèrent pour le livrer à Pilate.

Celui-ci l'interrogea : « Es-tu le roi des Juifs? » Jésus répon : « C'est toi qui le dis. »  Les chefs des prêtres multipliaient contre lui les accusations. Pilate lui demandait à nouveau : « Tu ne réponds rien Vois toutes les accusations qu'ils portent contre toi. » Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate s'en étonnait.

 À chaque fête de Pâque, il relâchait un prisonnier, celui que la foule demandait. Or, il y avait en prison un dénommé Barabbas, arrêté avec des émeutiers pour avoir tué un homme lors de l'émeute. La foule monta donc, et se mit à demander à Pilate la grâce qu'il accordait d'habitude. Pilate leur répondit :  « Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs? » (Il se rendait bien compte que c'était par jalousie que les chefs des prêtres l'avaient livré.) Ces derniers excitèrent la foule à demander plutôt la grâce de Barabbas. Et comme Pilate reprenait : « Que ferai-je donc de celui que vous appelez le roi des Juifs? », ils crièrent de nouveau : « Crucifie-le! » Pilate leur disait : « Qu'a-t-il donc fait de mal? » Mais ils crièrent encore plus fort : « Crucifie-le! » 

Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas, et après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu'il soit crucifié.

Les soldats l'emmenèrent à l'intérieur du Prétoire, c'est-à-dire dans le palais du gouverneur. Ils appellent toute la garde, ils lui mettent un manteau rouge, et lui posent sur la tête une couronne d'épines qu'ils ont tressée. Puis ils se mirent à lui faire des révérences : « Salut, roi des Juifs! » Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s'agenouillaient pour lui rendre hommage.

Pause : silence et musique

L’assemblée se lève et la lecture reprend

Lecteur Crucifixion de Jésus

Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau rouge, et lui remirent ses vêtements. Et ils réquisitionnent, pour porter la croix, un passant, Simon de Cyrène, le père d'Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs. Et ils amènent Jésus à l'endroit appelé Golgotha, c'est-à-dire : Lieu-du-Crâne, ou Calvaire. Ils lui offraient du vin aromatisé de myrrhe; mais il n'en prit pas. Alors ils le crucifient, puis se partagent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir la part de chacun. Il était neuf heures lorsqu'on le crucifia. L'inscription indiquant le motif de sa condamnation portait ces mots : « Le roi des Juifs ». Avec lui on crucifie deux bandits, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche.

Pause : la Croix est déplacée dans le choeur

Les passants l'injuriaient en hochant la tête : « Hé! toi qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours,  sauve-toi toi-même, descends de la croix! » De même, les chefs des prêtres se moquaient de lui avec les scribes, en disant entre eux : « Il en a sauvé d'autres, et il ne peut pas se sauver lui-même! Que le Messie, le roi d'Israël, descende maintenant de la croix; alors nous verrons et nous croirons. » Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l'insultaient.

Pause : la Croix est placée sur son socle

Lectrice

Quand arriva l'heure de midi, il y eut des ténèbres sur toute la terre jusque vers trois heures. Et à trois heures, Jésus cria d'une voix forte : « Éloï, Éloï, lama sabactani? », ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? »  Quelques-uns de ceux qui étaient là disaient en l'entendant : « Voilà qu'il appelle le prophète Élie! » L'un d'eux courut tremper une éponge dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout d'un roseau, et il lui donnait à boire, en disant : « Attendez! Nous verrons bien si Élie vient le descendre de là! » Mais Jésus, poussant un grand cri, expira.

Ici, on fléchit le genou, longue pause. La lectrice continue :

Le rideau du Temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas. Le centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, s'écria : « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu! »

Chant : Adoramus te

Vénération de la croix

Les deux co-présidents s’avancent sur l’estrade.

Les membres de l’assemblée viennent déposer une fleur au pied de la croix ainsi que, le cas échéant, la main qui témoigne de leur engagement de Carême.

Pendant ce temps, du lutrin, lecture du texte d'Isaïe.

Lecture d’Isaïe (Is 52,14; 53, 2-12) Thérèse Dufresne

Toute sa vie, et durant sa passion, Jésus a sûrement médité le texte que nous allons lire, un texte écrit 600 ans auparavant, par Isaïe, et qui présente le messie comme un serviteur, un homme juste mais persécuté pour le salut de tous.

La multitude avait été consternée en le voyant,
car il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme.

Devant Dieu, le serviteur a poussé comme une plante chétive,
enracinée dans une terre aride.
Il n'était ni beau ni brillant pour attirer nos regards,
son extérieur n'avait rien pour nous plaire.

Il était méprisé, abandonné de tous,
homme de douleurs, familier de la souffrance,
semblable au lépreux dont on se détourne;
et nous l'avons méprisé, compté pour rien.

Pourtant, c'étaient nos souffrances qu'il portait,
nos douleurs dont il était chargé.
Et nous, nous pensions qu'il était châtié,
frappé par Dieu, humilié.

Or, c'est à cause de nos fautes qu'il a été transpercé,
c'est par nos péchés qu'il a été broyé.
Le châtiment qui nous obtient la paix est tombé sur lui,
et c'est par ses blessures que nous sommes guéris.

Nous étions tous errants comme des brebis,
chacun suivait son propre chemin.
Mais le Seigneur a fait retomber sur lui
nos fautes à nous tous.

Maltraité, il s'humilie,
il n'ouvre pas la bouche :
comme un agneau conduit à l'abattoir,
comme une brebis muette devant les tondeurs,
il n'ouvre pas la bouche.

Arrêté, puis jugé, il a été supprimé.
Qui donc s'est soucié de son destin?
Il a été retranché de la terre des vivants,
frappé à cause des péchés de son peuple.

On l'a enterré avec les mécréants,
son tombeau est avec ceux des enrichis;
et pourtant il n'a jamais commis l'injustice,
ni proféré le mensonge.

Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur.
Mais, s'il fait de sa vie un sacrifice d'expiation,
il verra sa descendance, il prolongera ses jours :
par lui s'accomplira la volonté du Seigneur.

A cause de ses souffrances,
il verra la lumière, il sera comblé.
Parce qu'il a connu la souffrance,
le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes,
il se chargera de leurs péchés.

C'est pourquoi je lui donnerai la multitude en partage,
les puissants seront la part qu'il recevra,
car il s'est dépouillé lui-même jusqu'à la mort,
il a été compté avec les pécheurs,
alors qu'il portait le péché des multitudes
et qu'il intercédait pour les pécheurs.

Chant de méditation : Dieu caché

Bréve homélie (président)

Comme Jésus, le crucifié, nous nous trouvons, aujourd’hui, en position de faiblesse.  Les sentiments d’admiration, d’exubérance et d’allégresse qui accompagnaient son entrée triomphale à Jérusalem, ont cédé la place à la colère, à la tristesse, à la gêne et au silence.
Qu’est-il advenu de la Toute-Puissance de Dieu? Qu’en est-il de celui qui chassait les démons, guérissait les aveugles et ressuscitait les morts?  Voyez l’état de déréliction dans lequel il se trouve.  Le supplice de la croix ne le révèle-t-il pas plutôt dans sa Toute-Impuissance?  Pouvons-nous encore oser parler de la Toute-Puissance de Dieu sans être objets de moqueries et de dérision comme Jésus, ce roi des
Juifs? Mais vu avec les yeux de la foi, cette Toute-Puissance de Dieu ne prend-t-elle pas un autre sens?  Ne serait-elle pas celle-là même qui permet à Dieu de se donner à nous, de se faire l’un des nôtres en assumant, de la naissance à la mort, la nature humaine?  Quel Dieu alors plus puissant peut s’élever à ce point en payant de sa vie le prix d’une telle alliance avec chacun de nous?
Voir la croix, c’est aussi voir le côté sombre du monde et s’y arrêter un instant, non pour gémir et se plaindre, mais pour se ressaisir aussitôt, sous le regard de Jésus, et s’engager à suivre courageusement sa voie qui, au-delà des apparences, nous mène à la transfiguration  du corps et du sang vers la résurrection.   

Chant : Ô Jesu

Grandes intentions de prières. 

Entre chaque prière, on intercale un silence et  un Kyrie chanté par le chœur et repris par l’assemblée.

Président

Comme Marie et le disciple Jean, nous nous tenons debout au pied de la croix. Nous te rappelons, Seigneur, les souffrances et les difficultés de ce monde, les nôtres et celles de tous nos frères et sœurs, afin que ta force nous soutienne.

Président

Vois tous ces enfants, Seigneur, victimes de la pauvreté et de l’ignorance, ces filles et ces garçons abandonnés, livrés à la prostitution et au marchandage sexuel; ces enfants soumis au travail forcé, obligés à tuer comme des soldats, victimes d’abus de toutes sortes; ces enfants d’ici laissés à eux-mêmes par des parents démunis et négligés par nos institutions. Vois tous ces enfants dont on exploite la faiblesse et viole l’innocence.

Silence, puis chant du Kyrie

Présidente

Rends-nous plus attentifs, Seigneur, aux misères de tous ces  enfants. Fais en sorte que nous participions, là où chacun et chacune de nous peut agir, aux efforts des parents, éducateurs et organismes locaux et internationaux qui cherchent des solutions pouvant donner aux enfants les conditions nécessaires à l’atteinte de leur équilibre et de leur plein épanouissement.

Président 

Vois, Seigneur, toutes ces femmes dont on bafoue les droits les plus fondamentaux : la sécurité et l’intégrité de leur personne, l’accès à l’éducation,  la liberté de faire leurs choix, la juste reconnaissance de leur travail au sein de la famille et du marché de l’emploi et la participation égale au pouvoir dans les institutions étatiques et ecclésiales.

Silence, puis chant du Kyrie

Présidente

Aide-nous, Seigneur, à prendre conscience de tous nos préjugés qui empêchent de reconnaître la pleine égalité entre les hommes et les femmes. Que dans nos familles et nos milieux de travail, comme citoyens et citoyennes d’ici et du monde, nous nous efforcions dans nos paroles et dans nos actes quotidiens, d’éliminer ces préjugés, afin que les femmes soient respectées à l’égale des hommes, qu’elles puissent prendre toute la places qui leur revient et contribuent ainsi pleinement à rendre la société meilleure.

Président

Vois ces humains, Seigneur, qui se livrent des guerres absurdes et interminables qui plongent des populations entières dans la misère et le désarroi; ces humains qui, aveuglés par l’attrait de l’argent épuisent les ressources naturelles, saccagent la planète et réduisent le bonheur humain à la consommation insatiable; vois ces savants qui,  par de dangereuses manipulations génétiques, rêvent de contrôler les origines de l’homme, risquant par là de lui faire perdre son identité et sa liberté.

Silence, puis Kyrie

Présidente

Donnes-nous le courage, Seigneur, de dénoncer par tous les moyens disponibles, ces aberrations d’un monde en perte de valeurs.  Fais-en sorte que chaque personne ait le souci et la volonté de protéger son identité et sa liberté.  Rends-nous vigilants et intraitables contre toute tentative de réduction de la personne au nom d’une mondialisation et d’une unification qui ne peut que servir les intérêts d’une minorité assoiffée de puissance.

Président

Regardes-nous, Seigneur, qui sommes constamment tentés par le replis du chacun pour soi et de l’individualisme qui nous isolent les uns des autres, nous rendent indifférents aux besoins des pauvres, des malades, des itinérants, des prisonniers, des vieillards et de toutes les personnes qui ne trouvent plus de sens à leur vie et désespèrent.

Silence, puis Kyrie

Présidente

Tu nous montres, Seigneur, l’exemple d’une vie donnée par amour. Fais que nos mains se joignent pour s’unir les uns aux autres, afin de bâtir ensemble une société plus humaine qui reconnaît la valeur de tous et chacun. 

Président

Vois ton Église, Seigneur, qui a bien du mal à se mettre à l’écoute des croyantes et des croyants, qui a trop tendance à se réfugier derrière le conservatisme et la Tradition au lieu de s’adapter aux exigences de la société actuelle dans l’esprit de l’Évangile. Vois ces femmes et ces hommes politiques qui cherchent des solutions aux problèmes d’un monde de plus en plus vaste et complexe où les intérêts des plus forts menacent l’atteinte du bien commun. Vois enfin tous ces médias qui plutôt que de dispenser une information objective favorisant la compréhension des enjeux sociaux, se soumettent à la dictature des cotes d’écoute, de la rentabilité et de la facilité.

Silence, puis Kyrie 

Présidente

Puissions-nous, Seigneur, nous associer aux efforts de tous les croyants et croyantes qui s’inspirent et vivent de l’Évangile, afin d’aider notre Église à sortir de la peur qui l’habite en approfondissant notre foi et en en  témoignant sans gène et sans crainte autour de nous. Puissions-nous aussi, plutôt que d’adopter une attitude cynique face à nos gouvernements, participer à la réflexion des mouvements politiques et sociaux qui contribuent à la construction d’une société et d’un monde où le souci du bien commun l’emporte sur les intérêts particuliers. Puissions-nous enfin exercer notre sens critique pour résister aux tentatives des médias de simplifier et d’appauvrir les contenus et de nous manipuler.         

Président

Dieu, viens-nous en aide et soutiens notre courage pour que nous puissions répondre dans la foi et l’Esprit de l’Évangile aux exigences et aux défis de notre monde.

Lecture de la mise au tombeau(Marc 15, 42-47) - Lectrice

Déjà le soir était venu; or, comme c'était la veille du sabbat, le jour où il faut tout préparer, Joseph d'Arimathie intervint. C'était un homme influent, membre du Conseil, et il attendait lui aussi le royaume de Dieu. Il eut le courage d'aller chez Pilate pour demander le corps de Jésus. Pilate, s'étonnant qu'il soit déjà mort, fit appeler le centurion, pour savoir depuis combien de temps Jésus était mort. Sur le rapport du centurion, il permit à Joseph de prendre le corps. Joseph acheta donc un linceul, il descendit Jésus de la croix, l'enveloppa dans le linceul et le déposa dans un sépulcre qui était creusé dans le roc. Puis il roula une pierre contre l'entrée du tombeau.

Or, Marie Madeleine et Marie, mère de José, regardaient l'endroit où on l'avait mis.

Pause de silence (1 min.)

Les co-présidents viennent saluer profondément la croix et se retirent en silence. À leur suite toute l’équipe de la célébration quitte en silence.


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