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JEUDI SAINT 2006

Homélie — introduction

Guy Lapointe

12 avril 2006

Jeudi saint. Soir d’un bonheur fragilisé par des rumeurs de mort, mais soir de bonheur quand même… Comme il l’a fait tant de fois, Jésus a désiré partager le repas, le pain et le vin avec ses disciples. Le repas de l’amitié; des liens encore fragiles se sont crées; ils sont inscrits à jamais dans leur histoire, dans leur corps. Ils ont communié à la présence de Jésus et à la présence les uns des autres, avant de vivre les événements de la mort. Le geste du lavement des pieds a pris tout son sens. C’était un geste quotidien dans leur culture : geste de service, et d’accueil. Ce geste prend ce soir une autre dimension, puisqu’il résumait si bien le quotidien d’une existence partagée depuis plusieurs mois. Un auteur, un grand spirituel a écrit : « la dernière consigne  de notre Seigneur, ce n’est pas d’aimer Dieu, mais de nous aimer les uns les autres » (Maurice Zundel). Dieu nous donne rendez-vous dans l’humanité.

Jeudi saint. Des paroles ont été dites qui ont atteint les disciples et qui nous rejoignent ce soir. Comme nous, puisque c’est un travail de toute la vie,  les disciples ne percevaient probablement pas tout le sens que prendrait la phrase : « mon corps donné pour vous ». Mais ils recevaient ces paroles inoubliables, paroles fondatrices. Jésus devait exprimer le sens qu’il donnait à sa mort avant que les événements ne s’enchaînent. Un bon et heureux moment à une heure si incertaine, si trouble. Heure magnifique de l’eucharistie première où Jésus parle de l’amour dont nous aurons tant besoin pour vivre d’espérance. Oui, c’était bien la dernière soirée, les derniers moments qu’il passait avec ses disciples, à la veille de sa mort. Nous avons probablement vécu des moments semblables avec des personnes aimées.

L’imminence  de ce qui devait arriver échappait, pour une bonne part, aux disciples. Pourtant le choc ne pouvait qu’être terrible pour leur amitié pour Jésus, pour leur foi. Pour Judas s’en était trop… Jésus demande à ses amis de vivre ce repas du jeudi soir en une grande fête, si près de la Pâque. Plus tard, ils comprendront tout ce que l’amitié de Jésus leur a  montré en voulant les quitter dans la joie…

Jeudi saint l’un des moments les plus significatifs de nos rassemblements liturgiques. Soir à la fois d’action de grâce et lourd aussi : lourd de toute ce qui a été vécu et annoncé et lourd de tout ce qui est sur le point d’arriver. Nous sommes au soir de ce jour où nous faisons mémoire de Jésus  qui entre dans sa Passion.

À notre tour, ce soir, nous aurons le goût de partager, en refaisant le geste de nous offrir le pain et la coupe en mémoire de Lui et de toute sa vie, en mémoire aussi de notre propre vie que nous désirons meilleure. Entendre ses dernières paroles, et nous en souvenir. C’est un repas où la joie est présente.  Dans la mémoire de  Jésus, nous traversons  la mort  pour habiter le monde de la résurrection.

Nous rendrons grâce longuement pour ce pain, partage de l’amitié et de la présence, de l’absence aussi,  pour ce vin qui, comme le sang,  fait vivre et qui réjouit le cœur.

Notre célébration se terminera dans une écoute  de ces paroles dernières, mais qui sont comme le commencement  de notre expérience de vie et de foi, de mémoire aussi de ce que cet homme a ouvert le chemin de Dieu dans notre monde  pour nous rendre plus humains. Oui, prenons et partageons entre nous. C’est de la vie dont il est question ce jeudi soir, même si la mort n’est jamais loin.


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