Vendredi Saint 2004

Co-présidents : Anne-Marie Vinay et Bertin Dickner

 

Le lieu de la célébration se résume à un grand espace vide. L'autel est déplacé. À sa place, il y a un socle pour recevoir la croix. La croix sera apportée par Clotilde P. et Joseph-Arthur B. qui viendront du cœur de l'église, derrière le maître autel. L'assemblée est assise durant la prière d'ouverture et la pièce de violoncelle. On l'invite à se lever pour le début de la lecture de l'évangile

  1. Violoncelle – Raphaël Dubé, pièce méditative (15 min débutant à 14h50)

 

•  Lecture de la passion selon Jean (18, 1 – 19, 42)

Lectrices : Lise Baroni; lecteur : Alain Bissonnette

Lecteur :

18,1 Après le repas, Jésus sortit avec ses disciples et traversa le torrent du Cédron; il y avait là un jardin, dans lequel il entra avec ses disciples.
2 Judas, qui le livrait, connaissait l'endroit, lui aussi, car Jésus y avait souvent réuni ses disciples.
3 Judas pris donc avec lui un détachement de soldats. Et de gardes envoyés par les chefs des prêtres et les pharisiens. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes.
4 Alors, Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s'avança et leur dit : « Qui cherchez-vous? »
5 Ils lui répondirent : « Jésus, le Nazaréen. »
6 Il leur dit : «  C'est moi », ils reculèrent, et ils tombèrent par terre.
7 Il leur demanda de nouveau : « Qui cherchez-vous? » Ils dirent : « Jésus le Nazaréen. »
8 Jésus répondit : « Je vous l'ai dit : c'est moi. Si c'est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir. »
9 (Ainsi, s'accomplissait la parole qu'il avait dite : « Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés. »)
10 Alors, Simon Pierre, qui avait une épée, la tira du fourreau; il frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l'oreille droite. Le nom de ce serviteur était Malkus.
11 Jésus dit à Pierre : « Remets ton épée au fourreau. Est-ce que je vais refuser la coupe que le père m'a donné à boire? »
12 Alors les soldats, le comandant et les gardes juifs se saisissent de Jésus et l'enchaînent.

Le lecteur invite l'assemblée à s'asseoir.

Pause de silence

 

Lectrice :

13 Ils l'emmènent d'abord chez Anne, beau-père de Caïphe, le grand prêtre de cette année-là.
14 (C'est Caïphe qui avait donné aux Juifs cet avis : « Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour tout le peuple. »)
15 Simon-Pierre et un autre disciple suivaient Jésus. Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans la cours de la maison du grand prêtre,
16 mais Pierre était resté dehors, près de la porte. Alors, l'autre disciple, celui qui était connu du grand prêtre, sortit, dit un mot à la servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre :
17 La servante dit alors à Pierre : « N'es-tu pas toi aussi, un des disciples de cet homme-là? » Il répondit : « Non, je ne luis pas! »
18 Les serviteurs et les gardes étaient là; comme il faisait froid, ils avaient allumé un feu pour se réchauffer. Pierre était avec eux, et se chauffait lui aussi.
19 Or, le grand prêtre questionnait Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine.
20 Jésus lui répondit : « J'ai parlé au monde ouvertement. J'ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n'ai jamais parlé en cachette.
21 Pourquoi me questionnes-tu? Ce que j'ai dit, demande-le à ceux qui sont venus m'entendre. Eux savent ce que j'ai dit.
22 À cette réponse, un des gardes qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant : « C'est ainsi que tu réponds au grand prêtre? »
23 Jésus lui répliqua : « Si j'ai mal parlé, montre-moi ce que j'ai dit de mal; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu? »
24 Anne l'envoya, toujours enchaîné, au grand prêtre Caïphe.
25 Simon-Pierre était donc en train de se chauffer; on lui dit : « N'es-tu pas un de ses disciples, toi aussi? » Il répondit : « Non, je ne suis pas! »
26 Un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, insista : « Est-ce que je ne t'ai pas vu moi-même dans le jardin avec lui? »
27 Encore une fois, Pierre nia. À l'instant, le coq chanta.

Pause pour le Chant : Que l'Esprit parle à notre esprit…

Lecteur :

28 Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au palais du gouverneur. C'était le matin. Les Juifs n'entrèrent pas eux-même dans le palais, car ils voulaient éviter une souillure qui les aurait empêchés de manger l'agneau pascal.
29 Pilate vint au dehors pour leur parler : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme? » Ils lui répondirent :
30 « S'il ne s'agissait pas d'un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré. »
31 Pilate leur dit : « Reprenez-le, et vous le jugerez vous-mêmes suivant votre loi. » Les Juifs lui dirent : « Nous n'avons pas le droit de mettre quelqu'un à mort. »
32 Ainsi s'accomplissait la parole que Jésus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir.
33 Alors Pilate rentra dans son palais, appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs? »
34 Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien parce que d'autres te l'ont dit?
35 Pilate répondit : « Est-ce que je suis Juif, moi? Ta nation et les chefs des prêtres t'ont livré à moi : qu'as-tu donc fait? »
36 Jésus déclara : « Ma royauté ne vient pas de ce monde; si ma royauté venait de ce monde, j'aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Non, ma royauté ne vient pas d'ici. »
37 Pilate lui dit : « Alors, tu es roi? » Jésus répondit : « C'est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. »
38 Pilate lui dit : « Qu'est-ce que la vérité? »

Pause de violoncelle : pièce méditative, 2 minutes

Lectrice:

Après cela, Pilate sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit : « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation.
39 Mais c'est la coutume chez vous que je relâche quelqu'un pour la Pâque : voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs? »
40 Mais ils se mirent à crier : « Pas lui! Barabbas  » (Ce Barabbas était un bandit.)

19,1 Alors Pilate ordonna d'emmener Jésus pour le flageller.
2 Les soldats tressèrent une couronne avec des épines, et la lui mirent sur la tête; puis ils le revêtirent d'un manteau de pourpre.
3 Ils s'avançaient vers lui et ils disaient : « Honneur à toi, roi des Juifs! » Et ils le giflaient.
4 Pilate sortit de nouveau pour dire aux Juifs : « Voyez, je vous l'amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. »
5 Alors Jésus sortit, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit : « Voici l'homme »
6 Quand ils le virent, les chefs des prêtres et les gardes se mirent à crier : « Crucifie-le! Crucifie-le! » Pilate leur dit : « Reprenez-le, et crucifiez-le vous-mêmes; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. »
7 Les Juifs lui répondirent : « Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu'il s'est prétendu Fils de Dieu. »
8 Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte.
9 Il rentra dans son palais, et dit à Jésus : « D'où es-tu?  » Jésus ne lui fit aucune réponse.
10 Pilate lui dit alors : « Tu refuses de me parler, à moi? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te relâcher, et le pouvoir de te crucifier? »
11 Jésus répondit : « Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l'avais reçu d'en haut; ainsi, celui qui m'a livré à toi est chargé d'un péché plus grave. »
12 Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher; mais les Juifs se mirent à crier : « Si tu le relâches, tu n'es pas ami de l'empereur. Quiconque se fait roi s'oppose à l'empereur. »
13 En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors; il le fit asseoir sur une estrade à l'endroit qu'on appelle le Dallage (en hébreu : Gabbatha).
14 C'était un vendredi, la veille de la Pâque, vers midi. Pilate dit aux Juifs : « Voici votre roi. »
15 Alors ils crièrent : A mort! A mort! Crucifie-le! » Pilate leur dit : « Vais-je crucifier votre roi? » Les chefs des prêtres répondiren : « Nous n'avons pas d'autre roi que l'empereur. »
16 Alors, il leur livra Jésus pour qu'il soit crucifié, et ils se saisirent de lui.

Pause pour le Chant : Que l'Esprit parle à notre esprit…

Pendant ce temps, Clotilde et Joseph-Arthur, accompagnés de quelques personnes portant des cierges, s'avancent en partant du fond du cœur en portant la croix, ils s'arrêtent devant l'autel principal, et la lecture reprend.

L'assemblée se lève.

Lecteur :

17 Jésus, portant lui-même sa croix, sortit en direction du lieu dit : Le Crâne, ou Calvaire, en hébreu  : Golgotha.
18 Là, ils le crucifièrent, et avec lui deux autres, un de chaque côté, et Jésus au milieu.
19 Pilate avait rédigé un écriteau qu'il fit placer sur la croix, avec cette inscription : Jésus le Nazaréen, roi des Juifs. »
20 Comme on avait crucifié Jésus dans un endroit proche de la ville, beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, qui était libellé en hébreu, en latin et en grec.
21 Alors les prêtres des Juifs dirent à Pilate : « Il ne fallait pas écrire : 'Roi des Juifs'; il fallait écrire : 'Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs'. »
22 Pilate répondit : « Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit. »

Le lecteur fait une pause. Clotilde et Joseph-Arthur s'avancent avec la croix et la déposent sur son socle. Ils restent debout tout près pendant que le lecteur poursuit sa lecture.

23 Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits; ils en firent quatre parts, une pour chacun. Restait la tunique; c'était une tunique sans couture, tissée tout d'une pièce de haut en bas.
24 Alors ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, tirons au sort celui qui l'aura. » Ainsi s'accomplissait la parole de l'Écriture: Ils se sont partagé mes habits; ils ont tiré au sort mon vêtement. C'est bien ce que firent les soldats.
25 Or, près de la croix de Jésus se tenait sa mère, avec la sœur de sa mère, Marie femme de Cléophas, et Marie Madeleine.
26 Jésus, voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils .»
27 Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.

Le lecteur fait une courte pause Clotilde et Joseph-Arthur vont s'asseoir. Et le lecteur continue :

28 Après cela, sachant que désormais toutes choses étaient accomplies, et pour que l'Écriture s'accomplisse jusqu'au bout, Jésus dit : « J'ai soif. »
29 Il y avait là un récipient plein d'une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d'hysope, et on l'approcha de sa bouche.
30 Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l'esprit.

Ici, on fléchit le genou, et on s'arrête un bon moment. La lectrice poursuit :

Lectrice :

31 Comme c'était le vendredi, il ne fallait pas laisser des corps en croix durant le sabbat (d'autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque). Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu'on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes.
32 Des soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis du deuxième des condamnés que l'on avait crucifiés avec Jésus.
33 Quand ils arrivèrent à celui-ci, voyant qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes,
34 mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté; et aussitôt, il en sortit du sang et de l'eau.
35 Celui qui a vu rend témoignage, afin que vous croyiez vous aussi. (Son témoignage est véridique et le Seigneur sait qu'il dit vrai.)
36 Tout cela est arrivé afin que cette parole de l'Écriture s'accomplisse : Aucun de ses os ne sera brisé.
37 Et un autre passage dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu'ils ont transpercé.

L'assemblée reste debout. La lectrice et le lecteur vont s'asseoir.

Courte pause de violoncelle, sur l'air d'Adoramus te  

•  Vénération de la croix

Les deux co-présidents s'avancent sur l'estrade.

Les membres de l'assemblée viennent déposer une fleur au pied de la croix.

Pendant ce temps la chorale murmure le chant Adoramus te Christe, puis chante l'hymne en entier. Pendant la vénération de la croix, le chantre entonne, a capella, l'hymne Parole du père,  avec des intervalles de silence entre les couplets.

Anne-Marie :

Voici le lieu et l'heure de la croix douloureuse.
L'heure de sa fidélité. Et du dessaisissement de la vie.
Voici l'heure de celui qui nous fait pénétrer avec lui
Dans le grand mystère du silence de Dieu.

 

En Passant par l'allée centrale,
et en retournant par les allées latérales,
Venez déposer votre fleur au pied de la croix.
Rendons-lui hommage en lui portant une fleur.
Confions-lui nos souffrances, nos peines,
nos inquiétudes en la déposant.

Bertin :
Invitons d'abord Élisa, fille de Dominique et de Marie-Ange, à venir, la première, déposer sa fleur.

•  Lecture d'Isaïe (Is 52,14;53,2-12) Lu par une troisième personne : Christine Hoestlandt. L'assemblée est assise.

Lecteur :

Toute sa vie, et durant sa passion, Jésus a sûrement médité le texte que nous allons lire, un texte écrit 600 ans auparavant, par Isaïe, et qui présente le messie comme un serviteur, un homme juste mais persécuté pour le salut de tous.

52,14 La multitude avait été consternée en le voyant, car il était si défiguré qu'il ne ressemblait plus à un homme.

53,2

Devant Dieu, le serviteur a poussé comme une plante chétive,
enracinée dans une terre aride.
Il n'était ni beau ni brillant pour attirer nos regards,
son extérieur n'avait rien pour nous plaire.

3

Il était méprisé, abandonné de tous,
homme de douleurs, familier de la souffrance,
semblable au lépreux dont on se détourne ;
et nous l'avons méprisé, compté pour rien.

4

Pourtant, c'étaient nos souffrances qu'il portait,
nos douleurs dont il était chargé.
Et nous, nous pensions qu'il était châtié,
frappé par Dieu, humilié.

5

Or, c'est à cause de nos fautes qu'il a été transpercé,
c'est par nos péchés qu'il a été broyé.
Le châtiment qui nous obtient la paix est tombé sur lui,
et c'est par ses blessures que nous sommes guéris.

6

Nous étions tous errants comme des brebis,
chacun suivait son propre chemin.
Mais le Seigneur a fait retomber sur lui
nos fautes à nous tous.

7

Maltraité, il s'humilie,
il n'ouvre pas la bouche :
comme un agneau conduit à l'abattoir,
comme une brebis muette devant les tondeurs,
il n'ouvre pas la bouche.

8

Arrêté, puis jugé, il a été supprimé.
Qui donc s'est soucié de son destin ?
Il a été retranché de la terre des vivants,
frappé à cause des péchés de son peuple.

9

On l'a enterré avec les mécréants,
son tombeau est avec ceux des enrichis ;
et pourtant il n'a jamais commis l'injustice,
ni proféré le mensonge.

10

Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur.
Mais, s'il fait de sa vie un sacrifice d'expiation,
il verra sa descendance, il prolongera ses jours :
par lui s'accomplira la volonté du Seigneur.

11

A cause de ses souffrances,
il verra la lumière, il sera comblé.
Parce qu'il a connu la souffrance,
le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes,
il se chargera de leurs péchés.

12

C'est pourquoi je lui donnerai la multitude en partage,
les puissants seront la part qu'il recevra,
car il s'est dépouillé lui-même jusqu'à la mort,
il a été compté avec les pécheurs,
alors qu'il portait le péché des multitudes
et qu'il intercédait pour les pécheurs.

•  Violoncelle- courte pièce - Raphaël Dubé

•  Grandes de prières.

La première partie de chaque prière est lue par Bertin et la deuxième par Anne-Marie, entre les deux parties, il y a une pause de silence. Entre chaque prière, on intercale un silence et un Kyrie chanté par le chœur et repris par l'assemblée. Anne-Marie débute par une courte prière d'introduction.

Anne-Marie :

Nous déposons au pied de la croix toute la misère et toute la souffrance de notre monde. Entre avec nous, Seigneur, dans ces douleurs qui nous accablent.

1) La guerre et les pays en guerre

Nous déposons au pied de la croix les innombrables lieux de notre monde où les canons parlent plus fort que les humains. Jamais il n'aura été aussi facile qu'aujourd'hui de blesser et de tuer, même les enfants sont mis à contribution. Les combats entraînent avec eux la faim, la maladie et la misère, la torture et la haine.

Nous déposons au pied de la croix ces villages incendiés, ces femmes violées, ces vieillards massacrés. On ne peut pas compter, sur notre planète, les personnes tuées, les maisons détruites par le feu des armes.

Nous déposons au pied de la croix toutes ces victimes marquées pour la vie, tous ceux qui sont agressés, tous ceux qui agressent.

Entre avec nous, Seigneur, dans le dénuement de ceux qui n'ont plus de maison, de ceux qui n'ont plus d'école ni d'hôpitaux, de ceux qui ont froid – ou trop chaud – parce qu'ils vivent sous des tentes de fortune.

Entre avec nous, Seigneur, dans la souffrance des gens qui ont faim parce qu'on a brûlé leurs champs, qui n'ont pas d'eau potable, de ceux qui vivent dans la peur des explosions d'obus.

Entre avec nous, Seigneur , dans la détresse des blessés, des femmes violées, des orphelins abandonnés, des parents qui ont perdu leurs fils et leurs filles.

Pause de silence

Kyrie, Kyrie Eleison

 

2. La violence et les attentats

 

Face à la violence qui nous déshumanise et qui nous fait perdre la raison. Qu'elle surgisse au cœur des familles, entre amoureux, entre parents et enfants, entre ami(e)s. Qu'elle surgisse dans les cours d'écoles, les stations de métro ou sur les lieux de travail. Qu'elle soit aveugle et gratuite ou qu'elle s'affuble de raisons. Qu'elle soit économique ou émotionnelle. Qu'elle s'arme d'instruments lourds, de mots ou de règles. Nous déposons au pied de la croix les personnes rendues objets par la violence.

Entre avec nous Seigneur , dans la folie des personnes qui perdent la tête et glissent dans la violence pour des motifs politiques, religieux ou ethniques.

Entre avec nous Seigneur , dans la douleur des personnes qui sont l'objet de la violence et dont l'univers brisé bascule dans la peur et la noirceur.

Entre avec nous Seigneur , au cœur de nous-mêmes, là où naît la violence, là où s'enracine le cycle de la vengeance, le désir de la toute-puissance.

Pause de silence

Kyrie, Kyrie Eleison

 

3. La souffrance et la détresse

Nous déposons aux pieds de la croix les peuples qui souffrent de l'injustice occasionnée par la mondialisation, l'abus de pouvoir et les décisions qui ignorent volontairement le bien-être collectif au profit de quelques élites.

Nous déposons aux pieds de la croix tous les signaux de détresse entendus qui sont laissés pour compte à cause des priorités politiques, listes d'attentes, de la manipulation des médias, de nos peurs et de notre indifférence.

Nous déposons aux pieds de la croix ces souffrances qui nous accablent et qui retiennent notre liberté : les douleurs chroniques, les maladies de l'esprit, les blessures du passé et les conflits non résolus. Seigneur, avec vous j'accepte toutes les croix, si vous les portez avec moi.

Entre avec nous, Seigneur, dans la peine et l'amertume de tous ces gens qui subissent les décisions politiques prises par une poignée d'élite éloignée de leur réalité.

Entre avec nous, Seigneur, dans ce monde obscurcit par tant de chagrin dont nous sommes témoins, pour que Tu ouvres nos yeux aux signes d'espérance.

Entre avec nous, Seigneur, au cœur de nos défauts, de nos douleurs personnelles, de nos peurs pour que Tu nous aide à trouver des chemins de libération.

Pause de silence

Kyrie, Kyrie Eleison

4. L'Église et les pasteurs

Nous déposons au pied de la croix , l'Église et les personnes qui l'animent. Les personnes qui souffrent en son sein : les victimes d'abus, de l'intégrisme et de l'intolérance, les victimes du manque de sens et de l'égarement.

Nous déposons au pied de la croix , l'Église et ses maux, ses douleurs, ses fautes, ses temples à vendre, ses certitudes à abandonner, son humilité trop souvent perdue.

Nous déposons au pied de la croix toutes les personnes et tous les groupes qui s'engagent encore aujourd'hui à donner vie à ce projet qu'est l'Église, à rassembler dans la foi ou dans sa recherche, à partager cette confiance en Jésus de Nazareth.

Entre avec nous Seigneur , dans cette Église blessée, que notre affection et notre attachement ne nous écartent pas des deuils à faire, de la liberté d'avancer, du passage vers la vie.

Entre avec nous Seigneur , dans cette Église à venir, cette expression commune de la foi en la vie plus forte que la mort.

Entre avec nous Seigneur , dans l'appauvrissement et dans la recherche de leaders dans la foi, de guides pastoraux, de serviteurs qui ouvrent des routes de sens et des chemins de vie.

Pause de silence

Kyrie, Kyrie Eleison

 

5) Ceux qui travaillent à soulager la détresse humaine

Nous déposons au pied de la croix le travail des personnes qui soulagent la détresse humaine. Nous portons devant Jésus accablé, les efforts de ceux dont le métier est de soulager la douleur, de panser les plaies de l'âme et du cœur. Nous déposons au pied de la croix le dévouement de toutes ces femmes et de tous ces hommes qui, jour après jour, donnent à manger et à boire à un parent vieillissant, à un enfant handicapé physiquement ou mentalement.

Nous déposons au pied de la croix le travail des personnes qui consacrent leurs efforts à organiser des levées de fonds, à dispenser des soins et des conseils aux démunis. Le travail des retraités qui donnent leur temps pour aider ceux qui sont dans le besoin.

Entre avec nous, Seigneur , dans le travail des bénévoles qui consacrent leurs loisirs aux démunis.

Entre avec nous, Seigneur, dans la fatigue de ceux qui doivent affronter la détresse et la souffrance, jour après jour, de ceux qui accompagnent les malades à la mort.

Entre avec nous, Seigneur, dans le courage de ces personnes qui donnent leur vie aux autres.

Pause de silence

Kyrie, Kyrie Eleison

 

6. La paix et la réconciliation.

 

Nous déposons aux pieds de la croix notre sensibilité et notre intelligence pour que Tu nous inspires des initiatives d'amour et de rapprochements dans nos conflits quotidiens avec notre famille, nos voisins, nos collègues de travail.

Nous déposons aux pieds de la croix les souffrances de nos proches que nous aimons : les deuils, les abandons, les solitudes, les regrets, les échecs. Aide-nous à trouver les mots et les gestes réconfortants qui contribuent à la paix du cœur.

Nous déposons aux pieds de la croix les peuples entiers qui ont quitté les sentiers étroits de la vengeance pour entrer dans la réconciliation, pour que jaillisse un équilibre nouveau.

Entre avec nous, Seigneur, dans la quête d'un monde plus humain, plus solidaire, pour que nous trouvions collectivement des solutions porteuses de vie.

Entre avec nous, Seigneur, dans nos gestes d'amour et de rapprochement pour que se régénèrent les relations que l'on croyait perdues.

Entre avec nous, Seigneur, dans nos moments de prière, pour que Ta tendresse qui transforme et qui guérit, nous amène à nous dépasser pour qu'enfin nous soyons, avec nos talents, des bâtisseurs de paix.

Pause de silence

Kyrie, Kyrie Eleison

 

•  Fin de la lecture de l'évangile

Lecteur :

38 Après cela, Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par peur des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus.
39 Nicodème (celui qui la première fois était venu trouver Jésus pendant la nuit) vint lui aussi; il apportait un mélange de myrrhe et d'aloès pesant environ cent livres.
40 Ils prirent le corps de Jésus, et ils l'enveloppèrent d'un linceul, en employant les aromates selon la manière juive d'ensevelir les morts.
41 Près du lieu où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n'avait encore mis personne.
42 Comme le sabbat des Juifs allait commencer, et que ce tombeau était proche, c'est là qu'ils déposèrent Jésus.

 

Pause de silence (1 min.)

Les co-présidents viennent saluer profondément la croix et se retirent en silence. À leur suite toute l'équipe de la célébration quitte en silence.