Célébration du Pardon pour le temps du Carême
17
mars 2004
Guy
Lapointe, Muguette Lavallée
(pas
d’autel, croix et cierge pascal, vasque remplie de sable, cierges à côté)
1.
OUVERTURE
1.1
PIÈCE DE MUSIQUE (violoncelle 2-3 minutes)
Sarabande. Suite numéro 1 en sol majeur de J.-S. Bach
temps
de silence
1.2.
PRÉSENTATION
(Guy)
Pardon… C’est l’un des mots
que nous apprenons très tôt à dire, avec oui,
non, merci. C’est l’espace entier de la vie morale.
Pardonner, c’est
donner totalement.
Célébrer
le pardon… Le pardon, par-delà le don. Là où on
rencontre un si grand amour de la part de l’autre. Là où on
apprend non seulement à donner, mais à accueillir
l’amour
de l’autre. Dieu est cet amour qui va toujours par-delà le
don. Célébrer la pardon, c’est nous souvenir
que Dieu est amour et pardon et que nos vies n’ont de sens
qu'à pardonner et à accueillir
le pardon. Nous sommes à son image. Toute notre vie est
un long essai, avec échecs et réussites, pour tenter
de devenir nous aussi des
femmes et des hommes capables d’amour, capables de pardon.
Ce
soir, en célébrant le pardon, c’est à un examen
de conscience que nous sommes invités; à un examen
de confiance aussi. Confiance en Dieu, confiance en l’autre
et confiance en nous-même.
C’est là qu’habite l’amour, c’est
là qu’habite
le pardon.
Notre
célébration veut créer un espace assez large pour
que chacune et chacun, nous puissions nous retrouver, capable d’interrogation
sur nous, capable de renouveler notre accueil de l’amour de Dieu en Jésus
et d’amour que les autres désirent parfois si gauchement nous manifester.
Nos limites aussi, les reconnaître pour marcher encore et aller au meilleur
de nous-mêmes.
Espace
de célébration plutôt méditative, dans l’écoute,
le silence, la musique, quelques chants et, si on le désire,
un geste personnel de rencontre avec un prêtre ou un
geste de lumière.
1.3.
PRIÈRE D’OUVERTURE
(L’amour de Dieu) - assemblée
debout
Dieu,
À
mesure que s’approfondit notre expérience humaine
Nous prenons conscience de ton immense amour pour nous.
Tu nous révèles qui tu es
Et nous découvrons peu à peu
Les traits de ton visage.
Nous voici rassemblés
Pour prendre conscience de nos limites et de la grandeur de ton pardon.
Puissions-nous regarder le cheminement de notre vie
Dans la lucidité et à la lumière de ton Esprit
Et qu’à travers ce regard
Ton amour et ton pardon nous rejoignent
Tel un souffle fragile
En Jésus, ton Fils
Pour les siècles des siècles.
temps
de silence
1.4.
CHANT (assemblée debout)
« Comme
un souffle fragile, ta Parole se donne… »
temps
de silence (assis)
2.
TEMPS DE LA PAROLE
(lu du banc, avec des silences)
2.1
POSSIBLE PARDON
Qui
a conscience des mots qu’il prononce lorsqu’il dit : « Pardonne-nous
nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous
ont offensés? ».
Sait-il
seulement à quoi il s’engage. A-t-il compris qu’il
plaçait son existence dans le mouvement de la Passion?
pause
Le
mot Pardon est probablement un des plus utilisés par les chrétiens.
Trop facilement? Tant que l’existence personnelle n’est
pas réellement
touchée, n’est-il pas aisé de parler
de pardon et d’y
inviter? Mais quand votre amour a été trompé et
les promesses bafouées? Quand votre honneur a été sali,
et votre réputation
calomniée? Quand vous avez été humilié,
soumis à la
torture? Quand ceux de votre peuple ont été anéantis
parce que vous étiez juifs ou arabes, chrétiens
ou tsiganes, tutsis
ou hutus?
Quand
vous êtes dans la rue comme un paquet de problèmes? Quand
vos enfants vous ont mis à la porte parce que devenu
inutile? Quand vos parents vous rejettent parce que vous êtes
homosexuel? Quand vous connaissez précisément
celle ou celui qui est la cause du mal qui vous atteint?
Qui
ose — qui peut — parler de pardon sans frémir?
pause
Si
vous dites « Je pardonne », vous dites que vous ne
chercherez pas à punir celui qui a ruiné votre
vie. Vous ne lui rendrez pas les coups. Vous le laisserez
aller son chemin. Plus encore : vous ne le poursuivrez
pas de votre rancune, vous ne chercherez pas comment
tirer vengeance, comment
rétablir la balance de justice.
Vous
n’oublierez pas le mal causé, inscrit pour toujours dans votre
chair, mais vous ne mènerez pas de représailles.
Qui
ose — qui peut — aller jusqu’à ce
dépassement?
pause
Le
pardon entraîne jusqu’à la réconciliation. Vous
tournez votre visage vers celui qui vous
a détruit. Vous le regardez sans
colère, sans cris. Vous lui dites : « Pourquoi
as-tu fait cela, pourquoi m’as-tu broyé par
ton mal? ». Peut-être restera-t-il
fermé. Mais s’il vous répond : « Oui,
je le reconnais, c’est moi qui ai fait
le mal contre toi », alors vous
lui tendez la main et vous murmurez : « Asseyons-nous
ensemble. Quel avenir pouvons-nous faire
ensemble? ».
Qui
ose — qui peut — aller jusqu’à ce
retournement intérieur? Jusqu’à cette intégrale
conversion?
pause
Qui
ose — qui peut — parvenir au pardon et à la
réconciliation,
sinon Dieu seul?
Et pourtant c’est jusque là que l’Évangile appelle.
Le Père pardonne à ses enfants. À tous. À nous.
Quel que soit le mal commis : c’est la bonne, l’incroyable nouvelle
révélée
par le Christ. À ceux qui s’en
remettent à Lui, à son
Esprit, il donne l’audace, l’aide,
le pouvoir, la grâce de
s’inscrire dans le mouvement du Père
de Miséricorde dont
les bras demeurent, éternellement
et démesurément ouverts.
Mais il est vrai que c’est une crucifixion.
(Texte
de Charles SINGER, Quatre Temps, Strasbourg, Éd. Du Signe, 2001,
68-69.)
temps
de silence
2.2
PSAUME 51 : Je crie vers Toi, …
temps
de silence
2.3
Paroles bibliques
Selon
Mathieu : Pierre s'approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur,
quand mon frère commettra des fautes
contre moi, combien de fois dois-je lui
pardonner? Jusqu'à sept fois? » Jésus
lui répondit : « Je
ne te dis pas jusqu'à sept
fois, mais jusqu'à soixante-dix
fois sept fois. » (Mt 18,21)
silence
Selon
Marc : C'est pourquoi, je vous le dis : « Tout ce que
vous demandez dans la prière, croyez que vous
l'avez déjà reçu,
cela vous sera accordé. Et quand
vous êtes là, en train de
prier, si vous avez quelque chose contre
quelqu'un, pardonnez-lui, pour que votre
Père qui est aux cieux vous pardonne
aussi vos fautes. » (Mc 11,
24-25)
silence
Selon
Luc : Jésus dit : « Si les péchés
de cette femme, ses nombreux péchés, sont
pardonnés, c'est à cause
de son grand amour. Mais celui à qui
on pardonne peu montre peu d'amour. » Puis
il s'adressa à la femme : « Tes
péchés sont pardonnés. » Les
invités se dirent : « Qui
est cet homme, qui va jusqu'à pardonner
les péchés? ».
Jésus
dit alors à la femme : « Ta
foi t'a sauvée. Va en paix! » (Lc 7, 47-49)
silence
Selon
Isaïe :
Ainsi parle le Seigneur : « Voilà que je fais
un monde nouveau. Il germe déjà,
ne le vois-tu pas? Pourtant, par tes
péchés, tu m’as traité comme
un esclave. Mais moi, oui, moi, je pardonne
tes révoltes, à cause de
moi-même,
et je ne veux plus me souvenir de tes
péchés. » (Is 43, 20a,
25)
silence
2.4
PIÈCE DE MUSIQUE
temps
de silence
3.
DÉMARCHE PÉNITENTIELLE
3.1. ÉVOCATION DE NOS CHAÎNES
(mes
péchés, ce sont
les chaînes que je connais et que j’accepte)
Ma
vie est accomplissement!
Elle n’a de sens que si elle est progrès!
C’est en avançant que ma vie prend toute sa dimension.
Ma vie n’a de sens, je n’ai de sens que si je mets en œuvre
toutes les possibilités que je peux déployer,
que si je m’acquitte de tous les gestes de bonté dont je suis
capable,
que si je réalise tous les dépassements auxquels Dieu m’appelle,
que si j’accomplis tout l’amour dont je suis responsable.
C’est alors que ma vie devient réellement humaine :
lorsque je laisse éclore tous les dons déposés en moi.
C’est ma fonction de vivant! C’est alors que je deviens humain!
Mettre en œuvre les possibilités qui reposent en moi,
les canaliser dans le sens de l’Évangile,
c’est ma fonction de croyant.
Alors je deviens une femme, un
homme entrant dans le sillage
de l’Évangile du Christ.
pause
Or
voici mes limites :
Si je m’arrête dans des manières d’agir et de penser
qui engluent le jaillissement de
ma vie.
pause
Si
je me laisse figer dans des comportements
qui
bloquent l’émergence de ma vie.
pause
Si
je me laisse entraver dans un réseau de chaînes
sans répondre à l’invitation de l’Évangile.
pause
Si
j’économise mes capacités en laissant sans réponse
les appels de mes frères.
(
Texte inspiré de Lytta Basset et al., Traces vives. Paroles liturgiques
pour aujourd’hui, Genève, Labor et Fides, 1997, 110-111)
3.2.
INVITATION AU NOTRE-PÈRE
(assemblée
débout — Notre-Père
récité sans doxologie: délivre-nous du mal)
3.3.
NOTRE-PÈRE
3.4.
BÉNÉDICTION
Dieu,
Ta parole
nous
a de nouveau
rassemblés,
Nous
t’en rendons grâce.
Tu nous
redis
combien
Depuis
les commencements
Jusqu’à la venue de ton Fils parmi nous,
Tu n’as cessé de nous manifester ton amour et ton pardon.
Qu’il est grand cet amour que tu nous portes
Pour
que jamais
ne se
démente ta patience!
Mais
nous
ne répondons jamais complètement
À la confiance que tu nous manifestes
Il y a tant de moments dans nos vies
Où notre cœur est absent.
Notre vie ne laisse pas on plus
Transparaître ton Évangile.
Qu’aujourd’hui encore ton pardon vienne sur le monde et sur nous,
Redis-nous ta confiance et ton amour,
Réconcilie-nous les uns avec les autres
Et à chacune et chacun redonne, au besoin, confiance.
Alors nous pourrons poursuivre notre route
Et quand brillera dans la nuit de Pâques
La lumière qui l’a fait naître,
Nous pourrons
Communier à la joie du Ressuscité,
Lui qui vit avec toi et l’Esprit
Dans le souvenir de ton Fils, Jésus Christ,
Notre chemin jusqu’à toi,
Maintenant et pour les siècles des siècles.
3.5.
CHANT FINAL : Que ton règne vienne, qu’il éclaire
et change notre vie.
3.6.
INVITATION À UNE DÉMARCHE PERSONNELLE
(allumer
et déposer
un cierge après un temps de réflexion et/ou la rencontre d’un
prêtre disponible dans le chœur)
3.7.
Pendant la
démarche personnelle, musique.