FORMULAIRE

4ième   Dimanche du Carême - (année C)

21 mars  2004

président : Richard Guimond

1.1    Accueil et indications pour le chant  -

1.2    Orgue ;

1.3    Introduction : Texte de Clotilde, lu par Simon ;

Notre montée vers Pâques se poursuit.

Nous avons été invités à revisiter nos choix comme Jésus l’a fait au désert,

à le suivre sur la route de la montagne pour le rencontrer dans la prière,

à réentendre l’option de Dieu pour la vie et son appel de conversion.

Pour donner encore plus de poids à ce pardon incommensurable qu’il nous offre

sans cesse, l’évangéliste Luc nous redit  aujourd’hui, l’amour  du père prodigue pour ses enfants, l’histoire d’un fils prodigue de ses biens et d’un père prodigue de son amour. Symbolisant l’amour de Dieu pour nous.

Aujourd’hui, nous porterons dans notre prière les jeunes adultes qui veulent s’insérer dans notre société, trouver du travail et bâtir leur avenir.

De même que les personnes de tous âges qui cherchent un sens à leur vie et que le dieu de la consommation ne peut contenter. Que l’appétit d’un Dieu vivant mène notre monde à rechercher dans la vie spirituelle, des réponses plus satisfaisantes.

Enfin, pensons aussi aux personnes tristes et découragées qui ont besoin de chaleur et de joie qu’elles rencontrent des croyants habités par la présence du Christ.

Nous voici rassemblés à cause de son nom, laissons-nous réconcilier au projet qu’il a pour nous.

1.4    Chant d’entrée : Seigneur, à cause de ton nom, nous voicirassemblé

Dieu Père, ton bonheur, tel que manifesté en Jésus ton fils qui s’est fait notre frère très proche, c’est de nous tendre la main, de la poser sur notre épaule pour nous regarnir d’avenir.

Ainsi peut naître et renaître un monde nouveau.

En ce temps de réflexion et de solidarité, tu nous invites à la réconciliation. Mais tu le fais d’une manière bien à toi et pas toujours la nôtre. Comme tu le sais. Comme tu le vois. Non seulement tu laisses de côté la comptabilité – le compte des péchés – mais tu mets toi-même dans notre bouche la parole de réconciliation. Et tu vas jusqu’à nous supplier de te donner une permission : la permission de te laisser nous réconcilier avec toi et nos proches et lointains. Alors, que nous reste-t-il à faire ? À être là, à l’écoute et dans l’émerveillement à la fois gratuits et mobilisateur.    

1.6    Pause de silence

2.1    Première lecture : 2 Corinthiens 5, 17-21

2.5    Évangile et commentaires de Richard Guimond : Luc 15, 11-32,

11 Un homme avait deux fils. 12 Le plus jeune dit à son père : 'Père, donne-moi la part d'héritage qui me revient.' Et le père fit le partage de ses biens. 13 Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait, et partit pour un pays lointain. 14 Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère. 15 Il alla s'embaucher chez un homme du pays qui l'envoya dans ses champs garder les porcs. 16 Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien.

Commentaire : En ce quatrième dimanche de notre carême, une histoire nous est proposée : une histoire qui circule et provoque depuis 2000 ans. Notre histoire à nous, quelque soit notre âge. Notre histoire de départ au nom de ce qui nous semblait une libération à vivre dans l’autonomie, une vie bien à soi, sans se laisser attacher par des racines. Le père ne pouvait pas forcer son fils à rester à la maison. Il ne pouvait pas imposer son amour à son fils. Le père l’a laissé partir librement, même si ce départ devait causer de la souffrance et au fils et au père. C’est l’amour qui a empêché lepère et beaucoup de parent de garder leur enfant à tout prix à la maison. C’est l’amour qui permet de laisser l’enfant trouver sa propre vie, au risque même de la perdre.

Tel est le mystère de notre vie dévoilé par la parabole. Je suis tellement aimé qu’on me laisse libre de quitter la maison. J’ai rompu ma relation avec toi, Dieu Père, avec toi, Dieu Mère. J’ai voulu faire ma vie tout(e) seul(e). J’ai voulu inventer mon bonheur loin de toi. J’ai voulu prendre l’héritage tout de suite, pour moi tout seul, sans le poids de quelque appartenance. Tu ne m’as rien dit, tu m’as laissé partir.    

17 Alors le fils réfléchit : 'Tant d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! 18 Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. 19 Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Prends-moi comme l'un de tes ouvriers.' 20 Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.

21 Le fils lui dit : 'Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils...' 22 Mais le père dit à ses domestiques : 'Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. 23 Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons. 24 Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.' Et ils commencèrent la fête.

Commentaire : Ainsi, Seigneur Jésus, tu proclames que la table de ton père est celle du festin de l’amour et qu’elle est ouverte à tous. Ouverte à ceux qui ont pris le chemin le plus direct, ouverte à ceux qui se sont perdus en cours de route et qui ont fait un long détour. Table ouverte aux humains de toutes races, et de toutes religions, ces religions qui parfois excluent divisent, méprisent.

Je suis donc rentré en moi-même, j’ai eu soif d’autre chose. Une grande famine s’était installée dans mon cœur. Je me suis souvenu de ta maison, j’ai décidé de me lever et de revenir. Jésus, tu te gardes bien de conclure ta parabole, car c’est nous qui sommes invités à écrire cette conclusion. Saurons-nous accueillir la démesure de ton amour ? Saurons-nous accueillir cette surprenante révélation qui choque tous les fils aînés que nous sommes aussi.   

25 Le fils aîné était aux champs. A son retour, quand il fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. 26 Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait. 27 Celui-ci répondit : 'C'est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le veau gras, parce qu'il a vu revenir son fils en bonne santé.' 28 Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d'entrer. Son père, qui était sorti, le suppliait. 29 Mais il répliqua : 'Il y a tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. 30 Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras !' 31 Le père répondit : 'Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. 32 Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! »

Commentaire : Le Dieu de la parabole, le Dieu évangélisé, sait reconnaître la sincérité et semble l’apprécier plus que la perfection. Il sait reconnaître la faiblesse et semble se faire une gloire de la conduire à l’intégrité. Ce Dieu ne fait pas de la performance un pré-requis de l’amour.

Comme l’a écrit Joan Chittister, moniale bénédictine américaine, dans son livre intitulé : « Ce que je crois » (éd. Bellarmin, 2002) et en sous-titre « en quête d’un Dieu digne de foi », « le pardon est une des dernières choses que mentionne le credo, parce que le pardon est une des dernières choses que nous apprenons dans la vie. Le pardon est le plus divin, sans doute, des attributs divins. Il est aussi le plus fondamental des comportements humains, celui qui nous élève à notre zénith. Pardonner, c’est être comme Dieu. Parmi les dernières paroles de Jésus en croix, il y a des paroles de pardon. Jésus – parvenu à la plénitude de l’humanité, à la fin des temps, à la dernière heure – s’inscrit dans notre esprit en lettres de feu, comme quelqu’un qui pardonne. De toute évidence, pour être tout ce que nous pouvons devenir, nous devons apprendre à pardonner. » Et à rendre grâce pour tous nos pardons habités par la mémoire de Jésus.

3.      Liturgie de l’eucharistie

Il est juste et bon, Dieu,

de te rendre grâce,

à toi qui as créé toute chose

avec sagesse et amour,

à toi qui as fait

l’homme et la femme à ton image

pour qu’ils soient des êtres libres,

à toi qui nous appelles tous à vivre

debout au milieu de ce monde

que tu nous as donné pour demeure.

Aussi, riche de cette vie terrestre

que déjà tu habites comme chez toi

et dont nous attendons de toi

l’accomplissement,

nous voulons avec tous les vivants

de la terre et du ciel

chanter à la gloire de ton nom. 

Acclamation  Voici, Seigneur ton peuple qui s’avance.

Alors que le péché et le mal

marquent immanquablement

notre vie humaine

et qu’ils nous éloignent de toi, Père,

quand nous y consentons,

tu n’as pas voulu nous abandonner

à leur emprise.

Tu as envoyé ton propre Fils

pour qu’il ouvre notre horizon

et libère notre avenir.

Né parmi nous d’une femme,

Jésus a vécu toute notre condition humaine,

annonçant aux pauvres la bonne nouvelle,

aux captifs la délivrance,

aux affligés, la joie.

Pour accomplir le dessein de ton amour,

Jésus s’est livré lui-même à la mort,

et par sa résurrection

il a fait triompher la vie.

De retour auprès de toi, Père,

il envoie l’Esprit à tous ceux et celles

qui croient et espèrent en lui.

Oui, grâce à l’Esprit

nous pouvons, pour nourrir notre vie,

partager sa parole et refaire ensemble

les gestes de son dernier repas.

Jésus était entouré

de ses disciples les plus proches.

Il prit le pain,

il te rendit grâce, Père,

puis il rompit le pain

qu’il leur donna en disant :

« Prenez, mangez,

ceci est mon corps livré pour vous. »

À la fin du repas,

il prit la coupe de vin,

de nouveau, Père, il te rendit grâce,

puis il fit passer la coupe

parmi ses amis en disant :

«  Prenez, buvez-en tous,

car ceci est la coupe de mon sang,

le sang de l’Alliance nouvelle,

qui sera versé pour vous

et pour la multitude

en pardon des péchés.

Vous ferez cela en mémoire de moi. »

Anamnèse : Quand nous mangeons ce pain…

Telle est, Père, notre eucharistie :

c’est le mémorial de notre salut.

Et alors que nous rappelons

la mort de Jésus, ton Fils,

et que nous proclamons sa résurrection,

tu nous donnes, toi,

dans ce pain et ce vin de l’eucharistie,

transfiguré en son corps et en son sang,

les signes de la vie en plénitude

que nous attendons dans la foi.

Oui, Dieu notre Père,

accorde à tous ceux et celles

qui vont partager

ce pain et cette coupe,

d’être rassemblés par l’Esprit

pour devenir eux-même dans le Christ

une offrande digne et vraie

à la louange de ta gloire.

Et maintenant, Père,

accueille avec bonté nos prières :     

Intentions de prière universelle  par Simon Paré

Nous vivons dans un monde de multiples détresses : les attentats meurtriers d’Espagne et d’Iraq, le chaos sanglant d’Haïti, la dérive économique de nombreux pays, et, plus près de nous, la prolifération de l’itinérance et de la pauvreté dans nos villes.

Couvre, Seigneur de ta bonté, ces multiples détresses. Aide-nous à les soulager. 

La multiplication des menaces et des violences nous incite à la peur, au repli frileux sur nous-mêmes. Aide-nous, Seigneur, à nous libérer des craintes qui nous assaillent. Libère notre esprit de ces peurs paralysantes et démobilisatrices.

Ces craintes et les scandales qui minent nos institutions et notre vie politique nous invitent à fuir les engagements et les responsabilités. Beaucoup choisissent la fuite et la démission devant ces problèmes inquiétants.

Fais-nous prendre conscience, Seigneur, des nos responsabilités sociales et aide-nous à les assumer.

Malgré cela, il y a parmi nous des personnes qui accueillent les autres, qui se penchent sur les détresses, qui chassent la peur, des personnes qui répandent la joie. Fais entrer, Seigneur, la joie libératrice dans nos cœurs. Incite-nous à rayonner dans un monde tourmenté.    

Quand notre vie, Dieu,

sera accordée à nos prières,

nous pourrons te redire en vérité

ces mots qui prennent déjà sens

grâce à l’Esprit :

Par lui, avec lui et en lui ! Amen ! Toi, Dieu le Père tout puissant, dans l’unité du Saint-Esprit ! Amen ! Tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles ! Amen !    

Que la prière du Seigneur Jésus imprime en nous l’image d’un Dieu pour qui le pardon est essentiel et de qui nous avons à apprendre l’amour. 

Ta table ouverte et offerte à tous fait éclater les étroitesses d’esprit et de cœur, elle surprend tous ceux qui croyaient avoir un droit d’entrée et une place réservée.

« S’il y a quelque chose qui révèle la bonté de Jésus, quelque chose qui nous appelle au divin en nous, quelque chose qui inspire la foi, ce sont bien les paroles prononcées sur la croix, qui implorent le pardon pour ce qui est impardonnable. Maintenant, pour notre bien comme pour le bien du reste du monde, c’est à nous de pardonner. »