Le 2 juin 1997, encouragée par Denis Tesson, le président
sortant, je me présentais à son poste pour le remplacer.
Timide et impressionnée par le défi de taille qui s’offrait à moi,
dans ma cinquantaine fraîchement acquise, je me suis lancée
dans l’aventure. Ce qui me rassurait c’était
l’équipe qui m’accompagnait : le comité exécutif,
le prêtre responsable d’alors (Laurent Dupont) et l’immuable
secrétaire (Antoinette Dumas) qui me livraient à tour
de rôle les us et coutumes de la communauté St-Albert.
C’est d’ailleurs ce partenariat amical et joyeux qui m’a
suivi tout au long de ces 10 années de ma présidence;
même si certains visages ont changé au cours des années,
(Jacques Tellier succéda à Laurent, puis vint Guy Lapointe)
l’esprit de collaboration et de confiance mutuelle perduraient.
J’avais ma place dans cette église comme chrétienne
en marche et comme femme engagée. Ce fut vraiment un plaisir
d’assumer mes tâches et de servir cette grande famille élargie.
Car vous êtes ma seconde famille!
L’église, le secrétariat et le couvent sont devenus
une annexe de ma propre maison, moi qui vis à cent pas du clocher.
Et vous avez dû vous apercevoir que j’ai un faible pour
les grands espaces : St-Albert, Maskinongé.
J’y ai trouvé un terreau où multiplier les racines
de ma foi grâce au contact de votre foi, dans les groupes de
réflexion, les groupes bibliques ou les préparations
de liturgie. J’ai vu se développer une amitié fraternelle,
respectueuse, pleine d’esprit et de bonne volonté. Une
assemblée qui recelait la générosité et
l’accueil, reconnaissante et participative face à de nouvelles
initiatives. Vous avez pardonné mes erreurs au micro et vous
avez embarqué dans mes mises en scène et mes déguisements.
Lieu de liberté et de créativité où j’ai
vécu des étonnements, porté des soucis, connu
des surprises et des rebondissements. Les solutions pour dénouer
les différents problèmes que le quotidien nous apportait étaient
multiples, le climat transcendé par l’humour et l’intelligence
de l’essentiel. J’ai eu la satisfaction d’élaborer
avec plusieurs membres des célébrations toutes plus belles
et significatives les unes que les autres. La compétence de
liturgiste de Guy a conduit nos célébrations sur des
chemins de beauté, de poésie et de sens.
Le Conseil des Anciens tempérait ma fougue et m’éclairait
vers les bonnes décisions à prendre. Les jeunes m’énergisaient.
Quelle effervescence d’idées, quelle richesse d’expériences
réunie sous un même sigle : CCSA.
Nous avons vieilli de 10 ans et me voilà aux portes de la soixantaine!
Nobles cousins et cousines de cœur, vous avez bâti avec
moi ma confiance et je vous en remercie grandement. Riche de l’accompagnement
vécu auprès de ma mère, je veux rester cette présence
fraternelle auprès de vous, car je vous aime beaucoup!
La communauté chrétienne fut pour moi une école,
un lieu de réalisation et d’épanouissement, une
microsociété où la compassion et la solidarité nous
ouvrent à l’autre comme parole d’évangile.
Mon
souhait est que nous fassions en sorte que cette communauté reste
vivante, car le Québec a besoin d’une parole et d’une
liturgie re-questionnées, actualisées, ouvertes et créatives
pour garder le flambeau d’une foi intelligente célébrée
par un rituel parlant.
Merci de
votre support; je vais refaire mes forces! Bon été!
Clotilde
Pouliot