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Saint-Albert-Le-Grand à Montréal
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Étapes Pâques - 2006

 

 

Communauté  Chrétienne Saint-Albert-le-Grand


 

 

 

Autour de Pâques

Une foi qui a des mains…*

 

Nous vivons dans un temps où le nom de Dieu est servi à toutes les sauces, souvent pour justifier l’injustifiable. Or, il me semble que le souvenir de la  résurrection de Jésus nous rend plus humbles. Elle nous apprend qu’on ne doit pas se servir de Dieu. Il nous faut plutôt laisser surgir des personnes et des groupes humains qui travaillent, chacune et chacun à leur façon, à donner des mains à leur foi et  à ressusciter le monde. C’est la seule façon  de devenir des passeurs de vie.

 

Impossible de fêter Pâques sans faire passer la vie à travers l’aventure de femmes et des hommes qui cherchent tout simplement à vivre. Dieu nous y accompagne. Dans son inlassable travail de passeur de vie, Jésus semble avoir tout perdu. Il finit dans la mort, cloué comme quelqu’un à qui on a tout  pris. Ou plutôt comme quelqu’un qui a tout donné! Les passeurs de vie se servent de leurs mains pour faire des brèches dans les murs, dans le mur de  la mort, de toutes les morts. On les reconnaît assez facilement. Ils inventent la convivialité, créent des lieux et des moments de gratuité de la vie, ouvrent des chemins inédits de résurrection.

 

Ces gens qui ont un coeur et des mains, on en rencontre  souvent et de mille manières. Le plus souvent dans des petits gestes où  ils manifestent le souci du bien-vivre ensemble. La résurrection du Christ n’est-ce pas là qu’elle se vit, qu’elle s’invente, qu’elle appelle à la vie.

 

Quand dans la nuit de Pâques, nous proclamons notre foi en la vie, derrière les mots priés et chantés, presque toujours les mêmes, il y a aussi des expériences de vie et de foi différentes. Mais le sens et  la force de la proclamation seront dans les liens qui nous unissent. Et quand nous échangeons les voeux de Pâques au coeur de la célébration, j’ose croire  que dans les yeux de chacune et de chacun brillera une lumière vivante. Et Pâques nous enverra encore une fois à notre quotidien, telle une découverte toujours à vivre. « Souvenons-nous de Jésus Christ ». Joyeuses Pâques à tous les membres la communauté!

 

                                                                                                                            Guy Lapointe

 

 

* Ce texte s’inspire de celui que j’ai publié dans le Magazine Présence, février 2006, S-7.

 

 

 

 


En souvenir de lui…

André Gignac

(1931-1981)

 

André Gignac est né à Québec, le 25 janvier 1931, et il y a fait ses études primaires et secondaires. Après avoir étudié au Petit Séminaire de Québec, il entre à la Faculté de philosophie de l’Université de Laval, puis au Collège dominicain de philosophie et de théologie. Il complète sa formation théologique à Chambéry (Haute-Savoie) où se trouve le Collège des Dominicains de la Province de Lyon (1954-1957). Il est ordonné le 17 mars 1956. Puis il fait un séjour à l’Institut supérieur de liturgie de l’Institut catholique de Paris. Il a accumulé un B.A., un B.Ph., une maîtrise en théologie et une maîtrise en liturgie.

 

De retour au pays, il partage son activité entre l’enseignement, la recherche, les publications et l’activité pastorale. À partir de 1960, il est professeur à l’Institut de pastorale (Montréal) ; il a été professeur invité à l’Institut des Études médiévales, à l’Institut supérieur des sciences religieuses, à l’Institut de catéchèse, au Grand Séminaire de Trois-Rivières, à la Faculté des Dominicains d’Ottawa ; il a animé un grand nombre de sessions en pastorale liturgique. Il a été, pendant quelques années, chargé de recherche à temps partiel à l’Office national de liturgie (Montréal).

 

Aux éditions du Cerf (Paris) il a publié en 1974-1975, les trois tomes de Quand l’espoir se fait Parole, puis en 1978, Célébrer le Pardon. Il a participé à la rédaction de rituels, de guides, de directoires, de recueils de prières ; les titres comprennent les mots suivants qui reviennent fréquemment : mariage, confirmation, baptême, enfants, eucharistie, etc.

 

Il a collaboré activement à plusieurs revues soit comme secrétaire de rédaction, soit comme directeur : Communauté chrétienne, où il fut co-directeur, Liturgie et vie chré­tienne, Dimanche et fête.

 

Il a été de 1969 à 1981 responsable-prêtre de la Communauté chrétienne Saint-Albert-le-Grand.

Il est décédé subitement à Paris le 25 avril 1981.

 

La communauté dominicaine St-Jean et la communauté chrétienne St-Albert se remémo­reront l’héritage spirituel d’André Gignac et les traces de sa présence parmi nous, par une eucharistie et un échange, le 24 avril , de 19h à 21h , au salon de la communauté St-Jean. Bienvenue aux intéressés ! 

 

 

 

 

 

 

 

L’héritage d’André Gignac

 

            Lors du départ d’André, une phrase se répétait ici et là, comme un leitmotiv :

«Il faut que ça continue !» Que souhaitions-nous alors ? Nous souhaitions que la communauté continue de vivre et de s’épanouir et que les célébrations qui en constituaient le cœur demeurent toujours signifiantes et revitalisantes. Nous voulions être de plus en plus une communauté qui se nourrit de l’Évangile et qui célèbre la mémoire de Jésus ressuscité en tenant compte de la vie de ses membres et de leurs engagements quotidiens. Une assemblée liturgique bien incarnée, quoi ! 

            André créait chacune des célébrations dans un esprit de grande liberté.  Bien qu’il soit toujours demeuré très respectueux de l’institution pour laquelle il a longtemps travaillé comme membre de l’Office national de liturgie, il n’hésitait jamais à accorder la priorité à la vie plutôt qu’aux rituels officiels. La vie était au cœur de la liturgie comme la liturgie était au cœur de sa vie. Tout était imprégné du sens de la fête.

            De nature plutôt timide, au début du moins, il a su faire œuvre commune en s’entourant de collabo­rateurs et collaboratrices : confrères dominicains (particulièrement Guy Lapointe) et laïcs de tous âges (Jeannette Boulizon, Jacqueline Tremblay et tant d’autres) qui ont créé avec lui les aménagements nécessaires aux célébrations et qui ont continué par la suite avec d’autres personnes arrivées plus tard. Il faut dire aussi, qu’en avril 1981, la communauté comptait 23 groupes ou comités dont plusieurs commençaient à voler de leurs propres ailes, à la grande joie d’André. Certains de ces groupes durent encore, d’autres sont disparus ou sont nés. Ainsi va la vie !

 

            André choyait aussi beaucoup les enfants et passait de longues heures à créer des temps de Parole qui soient signifiants pour eux. Les enfants étaient heureux de rencontrer les  « amis du dimanche» et ils se sentaient bien chez eux dans l’église.

 

            En somme, célébrer aujourd’hui la mémoire d’André Gignac, n’est-ce pas célébrer du même coup notre communauté chrétienne ? N’est-ce pas aussi nous lancer à chacun, à chacune un défi pour les années à venir ? Faire en sorte que la Parole continue de se faire Espérance, une espérance qui traverse même la perspective de la mort, une espérance qui imprègne toute notre vie quotidienne et soit porteuse d’une fécondité sans cesse renouvelée.

                                                                                                                     Thérèse Dufresne 

 

 

 

 

 

 


Pour humaniser notre foi :

 une présence auprès des femmes itinérantes

 

 

 

 

 

 

1. Présentation de Madame Léonie Couture , fondatrice et directrice de cet organisme ;

2. Compte rendu du dîner communautaire du 12 mars où elle était invitée.

 

Présentation :

Permettez-moi d'abord de situer mon lien par rapport à la Rue des Femmes. Après un engagement de plusieurs années au Rwanda, ma réinsertion au Québec m'a rendue attentive aux problèmes de société d'ici. Entre autres, mon «voir» quotidien dans les rues du quartier où j'habite et aux entrées de métro, m'a mise en contact  avec des situations intolérables au regard : le monde de l'itinérance. Jeunes et adultes, hommes et femmes en perte de leur humanité faisaient surgir beaucoup de questions en moi : Qui sont ces personnes au visage défiguré ?  D'où viennent-elles ? Quel drame personnel vivent-ils-elles ? Quelles sont les causes de ce phénomène grandissant dans une société dite «d'abondance» ?

            Voilà le genre de questions qui m'a amenée au local de LA RUE DES FEMMES, alors situé au 3720 Avenue du Parc, dans le désir de comprendre plus à fond cette problématique. C'est ainsi que j'ai été  accueillie par la directrice Madame Léonie Couture.

            Assez vite, j'ai pris conscience de l'engagement des initiatrices de ce Centre car je suis arrivée dans une période creuse (manque de subven­tions, manque de personnel, manque de ressources pour répondre aux besoins des femmes). Deux de ces femmes, dont Léonie, divisait leur maigre salaire en deux pour permet­tre au Centre de garder la tête hors de l'eau ! Cette petite anecdote

illustre bien la détermination de Léonie et la compréhension du drame de tant de femmes vouées à l'itinérance. Bien vite j'ai découvert en elle une femme de coeur, de respect, de compassion et de foi en la capacité de la personne de se mettre debout et de reprendre le pouvoir sur sa vie. J'étais donc à bonne école !

 

           

            Je vous présente donc Madame Léonie Couture, directrice générale et Madame Suzanne Bourret, coordonnatrice générale de La Rue des Femmes, organisme sans but lucratif agréé depuis 1994. Le Centre a connu  un heureux développement depuis 2002, en particulier par des supports importants qui ont permis d'acquérir enfin une maison d'accueil plus adéquate, la Maison OLGA située au 1050 rue Jeanne-Mance.

            Je me réjouis aussi de savoir que l'organisme a une porte-parole depuis 2002 en la comédienne Lynda Johnson, sachant que c'était un désir cher au coeur de Léonie ! Cette porte-parole est certainement un bon appui pour trouver les ressources nécessaires afin de tout mettre en oeuvre pour que des femmes retrouvent leur dignité, leur fierté, leur autonomie. Léonie, à toi la parole !

 

Marie-Paule Lebel

 


 

 

Compte rendu du dîner communautaire du 12 mars 2006

 

Madame Léonie Couture, fondatrice et directrice générale de « La rue des Femmes », était notre invitée pour l’occasion. Léonie est d’origine beauceronne et a vécu en Outaouais avant de s’établir à Montréal. Elle a fait des études universitaires en actuariat, en administration et en psychothérapie qui ont orienté ses engagements à la Commission de la fonction publique du Canada, dans des Centres de santé, en alphabéti­sation, au Mouvement contre le viol, et au conseil d’administration de la Fédération des femmes du Québec. En 1994, sa réflexion féministe débouchait, avec l’appui d’un collectif de femmes, sur la fondation de « La Rue des Femmes de Montréal ». Six ans plus tard, la Maison Olga était érigée rue Jeanne-Mance et une autre phase est à l’étude. C’est dans le ton d’un partage d’expérience que Léonie a répondu aux questions qu’à sa demande Paule-Renée Villeneuve lui posait à propos de sa fondation et de l’itinérance des femmes.

 

1.  D’abord, dites-nous ce qu’est « La Rue des Femmes » ?

 

« La Rue des Femmes de Montréal » est un lieu où des femmes viennent se retrouver. L’idée de cette fondation lui est venue après un certain nombre de prises de conscience. Par exemple, en aidant dans un programme d’alphabétisation et autres, elle a rencontré des personnes profondément blessées et acculées au stade de la survie. Devant certaines conséquences de la discrimination faite aux femmes, elle s’est posé le défi suivant : « Si dans mon militantisme féministe, je ne fais pas quelque chose, je manque mon coup. »

 

 

 

Compte rendu du dîner communautaire du 12 mars 2006, (suite)

 

2.  Qui sont ces femmes que l’on retrouve chez vous et comment y arrivent-elles ?

 

Elles arrivent dans la rue parfois dans le cadre d’une émigration difficile, souvent à la suite de brisures, de fractures dans l’ordre de l’exclusion. Sous l’effet de la violence et de la souffrance, l’estime de soi est détruite. Par exemple : pour une dame, un jour il lui fut trop difficile de rentrer dans son appartement, où il lui semblait entendre des voix de torture déjà subite. Devant l’intolérable, elle a jeté ses clés dans le canal afin d’être sûre de ne pas y revenir. Pour nous, l’important est de dépasser nos conventions pour accueillir ce monde souffrant. Des hommes aussi ont des parcours aussi intolérables. Ces personnes font face à une question de survie et non de choix. Il est important pour nous de les accueillir en croyant en elles, en les amenant à découvrir leur place et leur mission bien à elles.

 

3.  Que peut-on faire comme société au sein d’une problématique aussi forte ?

 

Même si les subventions sont souvent remises en question, des personnes qui veulent s’y engager arrivent toujours à point : que ce soit pour l’accueil ou le centre de jour et ses activités de toutes sortes .

 

Au milieu de tant de monde en détresse,  que faire pour que ça n’explose pas ? La patience mutuelle est nécessaire. Par exemple, dans une ambiance explosive, je me mettais à faire des dessins. Les personnes me rejoignaient lentement en se pacifiant. Elles ont besoin d’être écoutées et incluses dans quelque chose. Une table bien préparée peut attirer graduellement même celle qui ne veut pas manger.

 

Humaniser les problématiques. Voilà ce que nous pouvons faire. La trop grande souffrance est derrière la  toxicomanie  et autres.  Ce sont des mécanismes  de survie.  On

peut commencer à cheminer avec ces person­nes souffrantes en les aidant à reconnaître leur « fracture ». Sur le plan physique, la société est organisée pour ces soins. Mais sur les autres plans, elle doit cheminer pour ne pas exclure la personne blessée. Tout en accompagnant ces personnes, nous sommes amenées à nous aimer comme des personnes qui s’apportent mutuellement un surplus de vie, ce qui guérit la fracture ou recrée le lien. Avec ce lien, la personne itinérante peut revenir à l’humanité. Parfois, le lien est tellement blessé, qu’elle ne veut plus souffrir. Il devient alors difficile pour l’intervenant de faire face au problème, puisqu’il a lui-même été blessé et y reconnaît quelque chose de lui-même. On a besoin de développer ensemble des moyens de s’accueillir soi-même. Vivre une relation saine avec soi-même et entre nous pour l’apporter aux autres, c’est le remède principal. Être là pour accueillir l’autre, ne pas s’imposer et faire confiance en ses capacités. La vie est toujours prête à pousser.

 

 

 

En deuxième partie, les questions des participants ont permis d’approfondir les points suivants :

1.  Le financement : La recherche de fonds se fait en tout temps. Généralement, on peut dire que la moitié est gouvernementale et le reste  vient du public. Si nous avions à faire campagne, nous utiliserions peut-être ce slogan qui nous a déjà interpellées :  « Un dollar pour une femme en difficulté réveille davantage qu’un café ! » Chacune et chacun sont invités à offrir leurs coordonnées pour une liste d’envoi ou pour visiter le site de l’organisme qui est le suivant :    http://www.laruedesfemmes.com

 

2.  L’encadrement offert : La rue des Femmes est comme un petit hôpital avec du person­nel 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et deux personnes par quart de travail.

 

Dans le contexte montréalais, où 28,000 personnes sont identifiées dans le besoin, 13,000 sont sans abri, dont le quart sont des femmes. Nous accueillons plus de 30 femmes par jour pour les activités et le couvert alors que nous en abritons 20. Dans une année, nous hébergeons 400 femmes pour une durée plus ou moins longue selon les cas. En les accueillant chacune, nous reconnaissons déjà que pour certaines, ce sera plus long. De façon régulière, ce sera pour un à deux mois. En cours de route, on peut prolonger jusqu’à un an et on a six ou sept lits pour ces séjours à moyen terme. Nous avons aussi cinq ou 6 lits pour des  séjours plus longs d’un an à deux ans.

 

Les personnes qui s’y présentent sont de différents niveaux de vie (même médecin) et de tous les âges. Les plus jeunes, nous les référons aux centres de jeunes et à la DPJ, où elles se retrouvent mieux. Plusieurs femmes sont issues de communautés culturelles diverses, selon la réalité montréalaise. Des défis se présentent, tels les cas d’excision. Le manque de ressources, la crainte de perdre leurs enfants amènent les femmes à attendre longtemps avant d’aller à la rue, tout en perdurant avec beaucoup de médicaments. Notre solution, c’est l’inclusion. Faire de la place à tout le monde, c’est aimer.

 

Au nom de l’assemblée, Sœur Marie-Paule Lebel a remercié Léonie pour son témoignage de foi confiante et humaine accompagnée d’un engagement portant les mêmes couleurs, pour « re-figurer en humanité » cette société dont nous sommes.

 

Pauline Boilard, m.i.c.

(secrétaire)

 

 

 

 

 

 


Joyeuse spontanéité

  

Enlève, Seigneur, mon cœur de pierre,

Donne-moi un cœur de chair!

  

En gagnant en liberté, il advient qu’on s’humanise davantage. Dès lors, ai-je la conviction que  plus on se laisse inspirer par la Pâque de Jésus,   plus on désire vivre la joie du don,  de  l’engagement. C’est avec Timothy Radcliffe, dans son dernier ouvrage :

« Pourquoi donc  devenir chrétien? » (Cerf, 2005), que je poursuivrai cette réflexion.

 

Son chapitre « Apprendre la spontanéité (pp. 45-71) » ouvre, me semble-t-il, une voie pascale à notre  liberté la plus authentique. Pour l’auteur, la liberté comme choix entre diverses alternatives relèverait de l’avoir.  « Il nous faut discerner une liberté plus profonde, c’est alors ce que nous sommes ».

 

« La spontanéité ne consiste pas à faire la première chose qui nous passe par la tête.  Elle consiste à agir à partir de ce qu’il y a de plus profond en notre être, là où Dieu nous maintient en vie.  Pensons à la totale spontanéité de Jésus… sa liberté la plus profonde était de ne pouvoir faire autre chose que la volonté de son Père… En faisant sienne cette nécessité, Jésus est suprêmement libre, car ce qu’il fait exprime ce qu’il est au plus profond de lui-même ».

 

 « Ceci est mon corps, livré pour vous »… tout ce que Jésus a été jusque-là menait à cela… C’est à la fois ce qu’il devait faire et ce qu’il fait absolument librement ».

 

Jésus est le modèle de cette spontanéité.  Notre liberté la plus profonde est aussi de faire la volonté du Père.  « … une spontanéité comme celle-là est le fruit d’un dur travail, d’une renaissance ». En ressuscitant, Jésus nous a ouvert ce passage!

 

 « La liberté est l’espace où nous pouvons éclore ensemble; la liberté de la spontanéité est fondée sur la communion entre Dieu et l’humanité sur laquelle repose notre existence. La liberté de donner notre vie aspire à la communion de toute l’humanité dans le Royaume. »

 

Entrer en communion avec tous doit donc déboucher sur une solidarité, un partage, une vie ouverte et toute fraternelle.  Communier à la Résurrection du Christ vivant, voilà la véritable renaissance où, à travers mille gestes – mains et cœurs ouverts –, on met sa disponibilité à l’œuvre, on fait comme Jésus, on donne sa vie pour finalement permettre à ce qui est bon et vivant en nous, – et  qui vient de Dieu –, de s’exprimer.

 

« C’est alors que nos actes nous appartiennent vraiment, totalement, sans aucune entrave extérieure; nous pouvons faire ce que nous désirons le plus profondément et où nous trouvons le plus de plaisir, et qui est aussi le plus totalement l’action de Dieu car tout ce que je fais surgit de Dieu.  Il n’y a plus de compétition ».

Huguette Teasdale

 

 

 


La  Cruche  Fêlée

 

Laissez-moi vous raconter un conte Soufi des Indes ….

 

Un homme, chaque jour, porte l’eau de la rivière à sa maison. Il a deux cruches : une est parfaite, l’autre est fêlée et perd de l’eau en route à travers de petites fissures. Quand l’homme arrive chez lui, elle est déjà à moitié vide et l’homme doit retourner encore une fois à la rivière. Jour après jour, il en est de même.

 

 

Enfin la cruche lui parle : « Pourquoi ne me jettes-tu pas? Je perds de l’eau et tu dois travailler plus fort et pour rien, à cause de moi. Débarrasse-toi donc de moi ! »

« Mais non » répond l’homme, « tu ne comprends pas, parce que ton œil ne voit que le ciel. Regarde donc la terre, que vois-tu? Sur le chemin suivi avec la cruche parfaite, elle est poussiéreuse et sèche, mais les fleurs abondent là où je suis passé avec toi. Quand je me suis rendu compte que tu étais fêlée, j’ai mis des graines dans la terre et chaque jour, en revenant de  la rivière, je les arrose. Chaque jour, en passant, je me réjouis de leur beauté et cette joie éclaire toute ma vie. » 

 

Bienheureux, les êtres fêlés; ils laissent passer la lumière!

                                                                                                                      Christine Mayr  


Couplets :  Muguette  Lavallée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Des mains ouvertes vers toi, Seigneur

 

Interpellée par le « visuel du fameux drapé bleu », je ne peux m’empêcher de m’interroger sur la manière de donner des mains à ma foi de chrétienne, en ce carême 2006.  Or, selon moi, être chrétienne c’est croire à la bonne nouvelle du salut, mais aussi avoir confiance dans la fidélité de Dieu à ses promesses, espérer sa miséricorde et en témoigner par de simples gestes d’amour.

 

« Par l’amour, mettez-vous au service les uns des autres (…) Marchez sous l’impulsion de l’Esprit » . Ga 5,13 & 16.

 

Être chrétienne, c’est donc avoir l’assurance d’être toujours aimée de Dieu et savoir que je ne l’aime jamais assez! Donner des mains à ma foi reviendrait alors à multiplier mes gestes d’amour, faire en sorte que je devienne plus disponible et solidaire :  à Dieu, pour accueillir en moi l’action de son Esprit d’amour; à Jésus, pour le voir dans l’autre que je côtoie au fil des jours; aux autres, pour rester à leur écoute et contribuer à leur bien-être, selon mes moyens; à moi-même aussi, pour sauvegarder ma liberté face aux contingences de ma vie…

 

Donner des mains à ma foi, à partir de ce carême 2006, consistera donc à développer, dans la mesure du possible, ma capacité de choisir d’aimer à chaque instant…Tendre vers un peu plus de patience, de douceur et de bonté; modérer mes réactions, réduire mes révoltes ou mes colères et rester à l’écoute..

 

Des mains ouvertes, par Toi, Seigneur, pour recevoir Tes multiples bienfaits;

 

des mains ouvertes, vers Toi, Seigneur, pour t’offrir chaque geste de ma journée;

 

des mains ouvertes, avec Toi, Seigneur, pour parta­ger les joies et les souffrances côtoyées;

 

des mains ouvertes, pour Toi, Seigneur, qui me combles  inlassablement et sans compter.  

                                                                                             

Hayat Makhoul-Mirza

 


 

Leçon  des  ténèbres

 

 

 

Les chars montent à l’assaut dans la poussière de la savane, broyant les corps déjà inertes, écrasant huttes et jardins.

Dans les pleurs et le sang, tes enfants cheminent vers un destin improbable.

Mon âme est triste jusqu’à la mort.

La pitié nous a failli, la haine nous a été fournie en surcroît.

Tout autour de nous s’accumulent les corps déchi­quetés par les roquettes,

démembrés par les grenades. Le mortier tonne, les mines éclatent sous les pieds des enfants.

La guerre traîne avec elle l’épuisement et la faim.

La faim nourrit la maladie, la maladie alimente la mort.

Le sang lui-même n’est plus un véhicule de vie, il devient un poison pour le malade.

C’est notre propre génie qui propage la destruction, plus ingénieux sommes-nous à briser qu’à bâtir.

Notre invention apporte la mort comme elle pourrait distribuer la vie.

Judas a de nouveau vendu la chair de son Seigneur pour une poignée de deniers.

Monnaie ridicule, billets déjà dépréciés au gré des places de finances, risible salaire du sang.

La peur envahit nos veines, Seigneur, nos artères charrient un sang glacé.

Seigneur, pourquoi nous as-tu abandonnés ?

Le soldat, roi lui-même sur le champ des ruines, est devenu un automate ; ses gestes ne sont plus que la caricature de la vie.

Rictus du joueur qui a perdu sa mise, rire jaune du tricheur qui n’a plus rien à jouer.

Le cercle étroit du plaisir s’est refermé sur l’amertume et la mort.

Cette heure est noire et sans la lueur d’un improbable jour.

Seigneur, le Mont des Oliviers est une terre immense, sans horizon.

Jérusalem est soumise à la noirceur des cœurs.

La haine s’est assise en reine sur la colline de David.

La grenade a transformé la fillette en bouillie, l’obus a décapité le vieillard.

Le mortier a fait éclater dans le cœur des vivants le désir de la vengeance.

Le cri du corbeau a étouffé le chant du coq.

Des pays déchirés viennent les chants douloureux des rescapés, dans nos murs monte le gémissement du désespoir. 

Notre Père nous a-t-il abandonnés à nos démons impitoyables.

Apprentis sorciers, pervertis, ne pouvons-nous semer que la douleur ?

La mort est-elle le juste salaire de la vie ?

Seigneur, mon âme est triste jusqu’à la mort.

Et pourquoi, pourquoi nous as-tu abandonnés ?

Seigneur, où irons-nous, sans Toi ?

Simon Paré

 


 

Thème de la retraite

Oka, PRINTEMPS  2006 

 

  

RÉSURRECTION est une sorte de slogan dans lequel les chrétiens des premières communautés se reconnaissaient. Il disait l’orientation de leur vie, il traçait la lignée dans laquelle ils s’inséraient, il pointait vers l’avenir. Mais il ne disait pas tout, car il allait de soi, à l’époque, qu’on ne pouvait ressusciter qu’à l’intérieur d’un cosmos nouveau. Les choses, la nature, les animaux, tout cela faisait partie de l’espérance, tout cela serait transformé et accompagnerait un jour les humains renouvelés.

Tout cela se passerait ici-bas…

 

Comment redirions-nous notre espérance, aujourd’hui, si nous partions, non pas avec des mots anciens, mais de l’élan de notre espérance, de la poussée intérieure qui nourrit notre amour de la vie au jour le jour?

Y aurait-il des liens à faire entre nos humbles mots et ceux de jadis? (note)

Y a-t-il une ‘’passion’’ (dans ses deux sens : amour puissant et source d’engagement… donc

de souffrance) dans notre vie, qui pointe vers un monde neuf ?

                                                                                                                         André Myre

 

(note)  Résurrection : résurgence, fait de faire revivre en esprit, de ressusciter (le passé)

            passer de la mort à la vie (au sens mystique).

            Après le départ de Jésus, dans son entourage, quel sens prend ce mot?

            Et dans les temps subséquents?  Et dans le temps présent?

 

 

 

PARCOURS de L’ANIMATEUR:

André Myre a été membre de la Compagnie de Jésus de 1960 à 1997.

Il détient un doctorat du Hebrew Union College de Cincinnati et est bibliste depuis 1970.

Il a enseigné l’exégèse à la Faculté de théologie de l’Université de Montréal jusqu’à sa retraite en 1997.

Il est membre du Conseil éditorial de la Bible (nouvelle traduction) Mediaspaul-Bayard, 2001.

Auteur de nombreux ouvrages inspirés de la Parole, il anime des groupes populaires avec lesquels il vit sa foi et partage sa vision d’une Église renouvelée.

 

 

Quelques titres de ses ouvrages :

                                                                                                                      

Écoutez ce que je vous dis. Le Sermon sur la montagne, 2002

Maintenant la Parole, 2004

Ô miracle ! Jésus et les malades, 1997

Ciel ! où allons-nous ?L’au-delà dans la tradition chrétienne, 1991 

Scandale ! Jésus et les pauvres, 1993

Voir Dieu de dos, 2000 

Un souffle subversif .L’Esprit dans les lettres pauliniennes, 1987         

 


 

 

 

 

Prières et dessins d’enfants de l’École Buissonnière

 

Seigneur, guéris-moi quand je pleure.                    

Soulage-moi avec de la joie.

Veille sur moi quand je suis avec toi.  
 Aide-moi quand je ne peux pas. 
Tu es mon feu et tu brûles toujours.  
 Avec toi, tu me réchauffes tous les jours.

Tu es ma vie, tu es ma plante.

Je t’arrose souvent et tu deviens géante.

Tu es ma mère, tu es la mer.

Et moi, je suis ta rivière.

Tu es le vent, tu es le ciel.

Et toi tu es ma cannelle.

Tu es ma petite fleur de lys
Et moi je suis ton fils

.

 

                          Benjamin

 

 

 

Cher Papa du ciel,

Je t’offre ma famille

Je t’offre mon cœur pour que tu le nettoies

Pour qu’il soit blanc, blanc comme le tien

Priez pour tout le monde dans l’univers.

 

                                            Tallulah

 

 

Paix

 

Paix en toi, Dieu

Au plus haut des cieux

Toi qui nous a créés

Avec amour et liberté

Merci de nous aider

A devenir meilleurs à chaque journée

Tu nous redonnes confiance

Dans nos moments de souffrance

Tu nous redonnes la liberté

Quand nous sommes persécutés

Merci, Père, d’avoir créé

Tout ce monde bien-aimé!

 

                                               Sandrine 

 

 

 

 

 

 


Bulletins ÉTAPES

Responsable : Élizabeth Roussel, eroussel@videotron.ca

Mise en page : André H. Rinfret,  andre.h.rinfret@sympatico.ca

 

 

 


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