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P Â Q U E S    2 0 0 5

Communauté chrétienne St-Albert-le-Grand É T A P E S


Un MOT pas comme les autres mots

 

Il y a comme cela des mots qui nous invitent à l'espérance, à la renaissance, à la vie, à l'avenir. Le mot résurrection est un de ces mots joyeux, chargés de confiance et d'amitié. Une saison en particulier l'honore pour en vivre et pour en parler : le printemps. Devant nous peu à peu s'éveille la terre, se transforment les paysages, plusieurs oiseaux sont déjà arrivés, les outardes sont en route. Le soleil se fait plus complaisant, les jours s'élargissent. Après les bourgeons viendront les feuilles. Quoi encore? On a dit du printemps qu'il était comme l'adolescence : la vie éclate, les grands amours se préparent. C'est donc à dire, et la liturgie prépascale l'a prévu : le printemps est la saison par excellence pour signifier à divers degrés de sensibilité la résurrection de Jésus.

 

 

Nous nous rappelons que la résurrection demeure pour nous d'ici un mot essentiel. Le prestige de ce mot tient d'abord à ce que dit et vit Jésus de Nazareth. Qui croit en moi même s'il meurt… Après « l'échec » de sa mort, Jésus de Nazareth re-né à la vie a été re-vu; il s'est re-dit, il s'est ré-identifié, il a été re-aimé. Ce pouvoir de revenir à nous, à la fois visible et invisible, lui vient de Celui-là même qui l'avait un jour conduit vers nous : le Père, comme il l'appelle si affectueusement.

Comme c'est beau d'avoir supposé, sans avoir aussi même le besoin de le prouver, que Jésus est ressuscité au printemps et que maintenant il nous attend toujours pour un Grand printemps qui n'en finira jamais de nous combler! Alleluia!

Benoît Lacroix


« ET MAINTENANT, JE SAIS » (Guy Boulizon, Pâques 1993)

Durant 40 jours, nous avons cheminé, pour nous ressourcer, nous recentrer.

Après tous ces efforts de Carême, nous revoici, en ce matin de Pâques, devant un tombeau vide!…Tous ces efforts, pour aboutir à cet assourdissant silence d'un tombeau vide…

Une longue vie de recherches, d'études, pour appuyer une croyance, une espérance : la Résurrection? C'est un tombeau vide qui nous répond.

Et pourtant Jésus a bien existé, historiquement existé :

•  Il est né d'une Vierge. Il est de la descendance de David.

•  Il a fait de nombreux miracles.

•  Au matin de Pâques, Marie-Madeleine L'a rencontré au cimetière.

•  Jean a couru au tombeau. Et lui, le chanceux,   il vit et il crut » (Jn 20 :8).

Les apôtres L'ont reconnu après la Résurrection. Ils l'ont touché, lui ont parlé, ont mangé avec Lui.

Mais ces faits historiques sont-ils irréfutables?

 

•  Oui, Jésus a historiquement existé. Mais la date, le lieu de la naissance, les « évangiles de l'enfance  » sont vraisemblablement erronés.

•  Il est « né d'une Vierge » , mais dans toutes les religions du Moyen-Orient ancien, les Rois-Prêtres témoignaient d'une naissance virginale.

•  Il est de « la descendance de David », non par Marie, mais par Joseph, qui semble n'être pour rien dans sa conception…

•  Il a fait de nombreux miracles. Mais combien de thaumaturges de l'époque en ont fait autant?

•  Marie-Madeleine, Jean, les apôtres L'ont vu ressuscité, mais « aucun des disciples n'osait Lui demander " Qui es-tu? " (Jn 21 :12) car ils s'imaginaient voir un esprit ». (Lc 34 :37)

Et alors! Sur quelles certitudes m'appuyer? Il ne me reste que le tombeau vide? Et le silence de Dieu toujours aussi impénétrable ?

« J'ai été flouée », disait déjà Simone de Beauvoir, et je me répète la phrase d'Etty Hillesum : « Je vais t'aider mon Dieu à ne pas t'éteindre en moi, mais je ne puis rien garantir d'avance. »

Ou y aurait-il quelque chose de plus à comprendre? Les faits historiques mériteraient-ils un « second regard »?

Pour découvrir la Lumière du Monde, il me faut changer mon angle de vision. Pourquoi vouloir tout justifier à tout prix? Et s'il n'y avait rien « à prouver »…

Oui, le tombeau est vide et il le restera. Jésus n'a rien voulu « prouver »

Il est venu sur terre pour témoigner de l'Amour de Dieu. Il est venu partager notre condition humaine, jusqu'à la mort.

Je n'ai rien à « prouver », il me reste à Le suivre… jusqu'au jour où « de l'autre côté du chemin », nous pourrons dire, à notre tour : « ET MAINTENANT, JE SAIS  ».

Jeannette Boulizon


Si Tu n'étais pas là…

Si Tu n'étais pas là, SEIGNEUR, seul parmi les hommes, face à la foule brusquement déchaînée, promenant ton regard de Miséricorde sur ceux et celles que Tu ne reconnais plus, qui me révélerait la force de la Foi, la douceur de la Charité, la clarté de l'Espérance?

 

Si Tu n'étais pas là, SEIGNEUR, marchant et titubant sous la Croix du Monde, ce monde où s'entrecroisent les puissants et les riches, les pauvres et les démunis, qui me découvrirait la valeur salvatrice de la souffrance?

Si Tu n'étais pas là, SEIGNEUR, cloué à la Croix du Monde, qui clamerait : « Moi aussi, j'ai mal chaque fois qu'un de mes frères plante un nouveau clou dans le cœur d'un Petit?

Si Tu n'étais pas là, Seigneur, debout dans l'auréole de la Résurrection, rayonnant de Justice, de Paix, de Vérité et d'Amour, qui chanterait : « C'est au cœur de la nuit que tu verras s'ouvrir la fleur pour laquelle tu as longtemps peiné »?

Si Tu n'étais pas là, Seigneur…

Que serais-je sans Toi?…

Que ferais-je sans Toi?…

Jocelyne Bérard


La résurrection : verdict de Dieu en faveur de Jésus

 

Les disciples ont suivi Jésus depuis la Galilée jusqu'à Jérusalem pour la célébration de la Pâque juive. Ils prennent ensemble un dernier repas dans une ambiance sûrement empreinte d'inquiétude et d'angoisse. Tout d'abord, la venue de Jésus à Jérusalem est plus que risquée. D'une part, sa réputation est faite et on cherche à le traquer; d'autre part, les autorités craignent une émeute dans cette ville bondée. Et puis, il y a Judas qui a quitté précipitamment la table. Que va-t-il faire? Les craintes sont malheureusement fondées car après le repas, dans le jardin des Oliviers, les soldats viennent arrêter Jésus. Et alors, oh horreur! les disciples l'abandonnent et regagnent la Galilée en toute hâte, de peur d'être aussi arrêtés et soumis au même sort que Jésus.

On peut aisément imaginer l'amalgame de sentiments qui rongent les disciples consécutivement à leur tragique fuite : chagrin, déception, honte, culpabilité, remords… Mais voilà, coup de théâtre! Jésus, vivant, se manifeste à eux. C'est le renversement total. Que s'est-il donc passé? Bien malin qui voudrait décrire l'expérience puisque les bénéficiaires, eux-mêmes, ne l'ont pas fait. De façon laconique, ils s'en sont tenus à dire « Nous l'avons vu », « Dieu l'a ressuscité », nous laissant ainsi sur notre appétit.

Il n'en demeure pas moins que, de cette expérience, les disciples ressortent radicalement transformés. De timides et peureux qu'ils étaient, ils deviennent forts et intrépides. Ils reprennent à leur charge le ministère de Jésus et leur proclamation se répand comme une traînée de poudre. En quelques décennies, ils portent son message véritable élément déclencheur dont les répercussions n'en finissent pas de se faire ressentir encore aujourd'hui.

Quelle que soit la nature de l'expérience, on peut certainement comprendre qu'elle a eu force de révélation à l'endroit des disciples. Ils l'ont interprétée comme un acte de Dieu en faveur de Jésus; comme une approbation sans réserve à l'égard de son œuvre. La résurrection devient effectivement lumière éblouissante sur la personne de Jésus en qui Dieu reconnaît son propre visage.

L'événement de la résurrection s'avère donc le lieu d'une prise de conscience fondamentale : Dieu en ressuscitant Jésus lui donne raison et condamne, par le fait même, les motifs qui ont entraîné sa mort; en donnant raison à Jésus, Il blâme ceux qui ont orchestré son exécution.

Pour les disciples, le plus difficile reste cependant à venir, car la révélation de la résurrection entraîne des conséquences éthiques énormes. Jésus, en effet, devient la norme. Impossible désormais de correspondre à la volonté de Dieu sans conformer sa propre vie à l'enseignement de Jésus, sans épouser ses choix. Impossible de s'en remettre à la Loi; la résurrection l'a rendue caduque. Il faut maintenant vivre de la liberté de Jésus.

En toute circonstance, se demander ce que Jésus ferait à ma place. Mais courage! La réponse ne peut être que génératrice de vie.

Odette Mainville


CREDO . . .

Manuel-Harry sera baptisé à St-Albert le premier mai.

Voilà le credo que sa maman a composé pour lui.

Je crois en beaucoup de choses parfois vaines et sans importance réelle dans la vie… mais qu'on a le pouvoir de décider de notre destinée, de nos ambitions et de notre foi.

Je crois avoir trouvé mon tracé personnel à l'intérieur de cette foi et que l'Esprit Saint habite en moi.

Je crois avoir reçu le plus beau cadeau qu'on puisse espérer en la personne de Manuel-Harry. C'est pour moi un cadeau de Dieu… alors je peux dire sans conteste qu… Je crois en Dieu.

Sa puissance a créé le ciel, la terre, et mon fils Manuel-Harry.

J'accepte comme étant vrai qu'il nous a envoyé le Saint-Esprit en la personne de son Fils, Jésus qui est né de la vierge Marie.

Je suis persuadé qu'il a souffert, qu'il est mort, qu'il a été enseveli pour que nos péchés soient pardonnés et qu'on puisse accéder à la vie éternelle.

Je ne mets pas en doute qu'il soit descendu aux enfers, qu'il soit ressuscité et qu'il ait été au ciel.

Je l'imagine assis à la droite de Dieu jugeant les vivants et les morts.

Pour finir, je crois que c'est dans la foi catholique que je veux transmettre à mon fils, que nous parviendrons à la vie éternelle.

Nancy Delva


 

Jésus est vivant tous les jours, mais de façon plus tangible à certains moments… en voici un exemple pour lequel je garde une infinie gratitude envers l'inépuisable source de Vie. Je vous le confie, non sans émotion et réticence.

LE 6 juillet 1966, je me retrouve au chevet d'un ami de toujours, hospitalisé depuis six mois et plongé dans un profond coma; on ne lui donne qu'une bien mince chance de survie. Or je suis prise d' une absolue détermination à le tirer de là. C'est NON, Non et NON à la mort. Il va vivre!

Il est attaché à son fauteuil au milieu de sa chambre; je l'entoure de mes bras et l'appelle instamment par son nom. Je le rappelle, à nous ses amis, à sa femme et ses sept enfants. A l'oreille, je lui parle d'heureux moments vécus ensemble, lui fredonnant nos chansons préférées :…« Doux, doux, les moutons don-dé… » Nos vingt minutes permises s'achèvent…

« Regarde par la fenêtre comme le soleil brille », lui dis-je. Il gémit et s'agite de plus en plus, relève péniblement la tête, cherche du regard et s'immobilise face à la fenêtre… Il est conscient? Je sais déjà qu'il va mieux.

Je fais promettre à son épouse de m'avertir de son « réveil » qui sera pour bientôt. A 9h30 le lendemain matin, elle est au bout du fil et répète : « Il est comme avant. » Nous sommes toutes deux folles de joie.

A 80 ans, il est toujours là, chaleureux, présent à sa famille et à ses amis.

Au dire des spécialistes de l'Hôpital Royal Victoria : « C'est un cas exceptionnel, mais qui peut se présenter. Ne jamais désespérer! »

 

 


OÙ JÉSUS EST-IL VIVANT?

 

Il faut dire, avec audace, mais en toute vérité : il est vivant en tout homme qui, par la confiance, se met en état de vaincre la mort; en tout homme qui, à la violence tente de répondre par la bonté; en tout homme qui, en regard de la haine, s'efforce de susciter l'amour. » *

Ne s'agit-il pas de faire confiance à soi d'abord, à ses intuitions profondes? Puis oser, risquer (comme en art), communiquer. La grâce opère si Dieu le veut! Jésus n'a-t-il pas dit : « Allez, imposez les mains, guérissez les malades, chassez les esprits mauvais. » (aujourd'hui on parlerait de névroses ou de psychoses?) Jésus désire, maintenant comme en son temps, une humanité renouvelée. Ressuscité, recréé, il donne un élan à l'espérance déposée par Dieu dans notre cœur, celle d'être nous-mêmes recréés, ensemble avec Lui pour l'éternité.

Jeanne C. Auclair

*  Drewermann, Eugen, Dieu immédiat, Desclée de Brouwer, 1995


Mort et Résurrection avec Laetitia

Il y a bientôt 10 ans nous prenions dans nos bras pour la première fois notre fille Laetitia. Vous la connaissez sans doute, c'est elle qui revient du groupe des enfants avec un énorme sourire de fierté, pendant l'eucharistie. Elle avait alors 3 mois, et avait été abandonnée à la naissance, probablement à cause de son handicap (Trisomie 21).

 

Le couple qui l'avait recueillie entre temps (et qui en a recueilli des dizaines ainsi depuis 30 ans) nous disait affectueusement en nous la confiant : « vous verrez, avec elle ce sera tous les jours toute la semaine sainte! » Depuis, c'est vrai, nous vivons bien des choses avec elle et par elle, ce que le déroulement de la semaine sainte nous aide particulièrement à relire.

Mais avant la semaine sainte, il y a le Carême : il nous fait penser à ce temps d'attente que nous avons vécu, chacun et ensemble, avant qu'elle n'arrive. Pendant 9 mois (!), un long travail de préparation des cœurs, tout doucement.

Le Jeudi saint, jour du partage : avec Laetitia, que de joies dans les partages, les rencontres, les fêtes en famille et avec les amis. Elle aime beaucoup les repas, elle aime faire des cadeaux, et sa joie d'être avec les autres, tout simplement, de se sentir en communion est communicative. C'est sûrement une part de sa vocation propre. Il y a aussi son désir de la communion eucharistique, si fort mais bien mystérieux.

Le Vendredi saint, nous pensons à sa souffrance bien sûr; sa souffrance de ne pas comprendre, sa souffrance profonde et secrète de la séparation qu'elle a vécue à sa naissance. Notre souffrance aussi, et celle de ses sœurs, en voyant la sienne et en n'y pouvant rien, sauf être avec elle. Il y a aussi le deuil à faire de mille petites choses auxquelles ses limites et les nôtres font renoncer. Et puis il y a la souffrance chez d'autres que Laetitia révèle : ici la dureté d'un cœur à son égard, ailleurs confidences que sa présence provoque. Un autre mystère est celui de la compassion de Laetitia envers toute souffrance, qui la fait s'approcher de celui qui pleure pour le consoler tendrement…

Le Samedi saint, jour d'attente et d'espérance. Nous y pensons souvent, dans l'attente des petits progrès de l'enfance, à son propre rythme. Nous espérons qu'elle trouvera sa place selon sa vocation, à l'âge adulte. Malgré nos inquiétudes, nous avons confiance dans son avenir...

Enfin Dimanche de Pâques, jour de renouvellement et de Vie! Tous les jours depuis dix ans elle nous apporte un petit morceau de Pâques : sa présence en elle-même, son existence même, nous est un témoignage de la Vie qui l'emporte. Petit à petit elle a apporté autour d'elle un renouvellement profond des vies, des relations, des regards que seule la joie de Pâques peut expliquer.

Entendre Laetitia, dans le bus 80, chanter à tue-tête "Alléluia" et apprécier les regards qui s'échangent donnent une petite idée de cette joie de Pâques.

Sabine et Emmanuel de Langre


La résurrection au quotidien : un témoignage

On l'appelait Mamie. Elle s'appelle Ghislaine.

Il y a 5 ans, Ghislaine a décidé de quitter sa vie à l'étranger pour venir prendre soin de sa grand-mère, victime d'un accident cérébro-vasculaire. Cette maladie l'avait handicapée. Elle ne pouvait plus espérer vivre seule comme elle l'avait fait, avec fierté, avec fébrilité. L'arrivée de Ghislaine lui permettait de retourner vivre à la maison. Un retour à la vie. Ghislaine lui avait préparé une chambre pleine de souvenirs. Des photos décoraient les murs. Chaque visage lui révélait une histoire, des liens, des aventures. Ghislaine lui racontait les mille histoires venues de sa mémoire. Mamie lui répondait par quelques mots. Elle lui répondait aussi par le regard. Ses yeux parlaient. Elles revivaient ensemble cette vie qui était passée de l'une à l'autre à travers les années.

 

 

Le temps s'écoulait doucement. Ghislaine avec amour lui mijotait des petits plats. Avec une patience d'ange elle l'aidait à manger. Mamie revivait par le plaisir de déguster chacun de ces mets. Elle revivait par ces petits bonheurs que chaque journée pouvait lui apporter : une après-midi passée au soleil, le chant des oiseaux sur son balcon, la musique qu'elle écoutait.

Ghislaine veillait sur elle jour et nuit. Ses forces la lâchaient parfois. Le découragement n'était pas loin. Un sourire de Mamie lui redonnait l'énergie qu'il lui fallait et ensemble elles poursuivaient le chemin…

Mamie a quitté les siens un soir d'été. Au cours de ses derniers mois, la vie et la mort ont pris le temps de s'apprivoiser. Les journées d'apathie avec de longues heures de somnolence ou d'absence faisaient place à des journées de surprises : petits mots échangés, appétit retrouvé, humeur guillerette. L'amour qui avait rapproché ces deux femmes était là, infaillible, et donnait tout son sens à cette vie qui renaissait un peu chaque jour en se laissant glisser doucement vers le grand départ. Il a rayonné et il rayonne encore au-delà de ce soir du mois d'août 2003 où Mamie a fermé les yeux en guise d'adieu.

Mamie et Ghislaine, merci de m'avoir permis de vous accompagner pendant ces quelques mois.

F. Aboussouan


TÉMOIGNAGES . . .

Au cours de la retraite d'Oka qui a eu lieu les 11, 12 et 13 mars, l'animatrice avait engagé ceux qui désiraient témoigner de moments de mort et de résurrection dans leur vie, à livrer de brefs témoignages pour Étapes de Pâques. Les voici :

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A 32 ans, après des années de solitude, je me suis sentie revivre au moment où un être de chair m'a aimée, m'a donné de l'importance, a cru à un potentiel, m'a signifié ma valeur, a avoué ne s'être jamais ennuyé avec moi. Chaque jour, je m'épanouissais. Mon inertie habituelle me quittait.

Hélas! Ce bonheur sans nom n'a duré que trois ans et demi; un être davantage lumineux l'a interpellé. Mon chagrin a été immense, mais aujourd'hui, je puis dire que cette richesse acquise à son contact, m'habite toujours, a façonné mes gestes futurs, ma joie et ma renaissance s'accentuent et se renouvellent chaque jour.

Anonyme

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Il y a une quinzaine d'années, j'ai dû subir une intervention chirurgicale importante. En partant pour la salle d'opération, je me sentais tellement assommée par les sédatifs que j'avais l'impression que je n'allais peut-être pas me réveiller.

Au réveil, je n'avais qu'une pensée : des Kurdes traversaient alors le désert d'Irak. Je me disais : certaines femmes souffrent probablement plus que moi en ce moment, mais doivent marcher dans le désert, avec un enfant sur le dos alors que moi, je suis dans un lit et l'on me prodigue de bons soins. En pensée, je marchais dans le désert avec mon mal.

Dans les heures et les jours qui ont suivi, je me sentais tellement faible que j'étais incapable de faire quoique ce soit, pas même me retourner dans mon lit. Incapable de prier, je ne pouvais que répéter à Dieu : nous sommes ensemble, ensemble…

Les semaines se sont écoulées et, peu à peu, j'ai retrouvé mes forces et me suis sentie délivrée du mal. Reprenant mon travail après 3 mois de convalescence, j'avais vraiment l'impression de revenir à la vie. Comme j'en étais heureuse!

Thérèse Dufresne


TÉMOIGNAGES . . .

Dans ma famille, mes frères et sœurs habitent des endroits éloignés les uns des autres. Nous avons peu de points en commun : des talents et des intérêts différents voire divergents.

Les relations familiales auxquelles j'étais totalement indifférente étaient réduites au minimum depuis 30 ans. Nous nous sommes tous retrouvés lors du décès d'un être cher.

A mon grand étonnement, la douleur ressentie et exprimée ces jours-là semblait aussi profonde chez l'un que chez l'autre, après et malgré les absences, les silences et les divergences.

J'ai alors compris à quel point l'amour fraternel est persistant et inconditionnel.

Cette réalité m'a apporté un grand bien-être et j'ai eu le désir de répondre à cet amour fraternel et d'y participer activement. Grâce à quoi, j'ai le sentiment d'être devenue une meilleure personne.

Anonyme

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Dans un tournant important de ma vie où je prenais conscience que je faisais route dans ma manière d'aimer, je demandais avec force au Seigneur de me faire le don du véritable Amour.

A travers ce combat, que j'appelle mon combat de Jacob, j'ai reçu non l'Amour mais la Liberté.

Et j'ai compris que l'Amour rend libre et m'a même fait vivre une véritable renaissance.

Persis


Deux moments de renaissance

après deux moments de perte, de deuil, de « mort »

•  Dans ma relation à moi-même : la joie d'être en vie après un triple pontage.

(juste avant ma rencontre avec ma dernière compagne de vie)

•  Dans ma relation à l'autre, au lendemain de la mort de ma première femme :

•  La joie de l'éveil par un matin de grand soleil… après avoir rêvé d'elle où elle m'est apparue dans une présence quasi prémonitoire. raconté dans « à la recherche de l'objet d'amour perdu »)

•  La joie de retrouver un amour de même qualité avec ma dernière compagne de vie.

Michel Dansereau


TÉMOIGNAGES . . .

J'ai vécu une expérience de passage à travers la mort et la renaissance, avec les circonstances entourant mon divorce. Avant, c'est comme si, pendant 20 ans, j'avais construit avec mon mari une magnifique villa, dans un site enchanteur, où nous vivions heureux (ou presque!) avec nos trois enfants…

Puis est arrivé le cataclysme (les circonstances importent peu) et la villa s'est écroulée, le site a été complètement bouleversé. Je me suis sentie réduite à l'essentiel de moi-même… et me suis remise à l'Esprit pour la suite.

Et peu à peu, de petites fleurs se sont remises à pousser à travers les crevasses; l'herbe a reverdi; et j'ai pu construire une cabane sur les ruines de l'ancienne villa : la vie a repris le dessus… grâce à l'amour de mes enfants, à l'affection de mes amis, au soutien de la Communauté …

Aujourd'hui, 20 ans après, je peux dire que cette expérience m'a appris qui j'étais, a fait tomber pas mal de certitudes qui bloquaient mes relations avec les autres, m'a rendue plus consciente de mes forces et plus en lien avec mon humanité.

Monique Morval

 


Activités de la Communauté chrétienne St-Albert-le-Grand du 27 mars au 10 avril 2005

•  30 mars, mercredi, Café du sage, à 14h, au salon de la communauté St-Jean.

•  1 er avril, vendredi, réunion du comité exécutif, à 9 h. a.m., à la CCSA.

•  9 avril, samedi, rencontre des enfants qui se préparent à la première communion, de 9h30 à 11h30, en R2.

•  10 avril, dimanche, repas communautaire sur l'Immigration : l'accueil de la différence et l'intégration au nouveau contexte, avec comme invité Carlos Hoyos.

 

 


Comité de publication du bulletin ÉTAPES

 

Responsable : Élizabeth Roussel

Mise en page : André H. Rinfret

Illustrations : Jeanne C. Auclair

Communauté chrétienne St-Albert-le-Grand :

Adresse du site web : www.st-albert.org

Courriel St-Albert : info@st-albert.org


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